Financing Health in Africa - Le blog
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L’étude Muskoka II – Une opportunité pour les réformes en cours au Burkina Faso ?

5/29/2017

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Par Joël Arthur Kiendrébéogo, Yamba Kafando, Alfred Tiendrébéogo et Arzouma Ouédraogo, investigateurs de l’étude Muskoka II au Burkina Faso
Le Burkina Faso faisait partie des pays de l’étude Muskoka II. Dans ce billet de blog, nous analysons les résultats de cette recherche à l’aune des réformes majeures qui y ont cours dans le système de santé et à la nomination récente d’un chercheur comme Ministre de la Santé. Notre rapport d'étude est accessible ici.

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«N'attendez pas les opportunités grandioses.
Saisissez celles qui se présentent à vous. Et rendez-les grandioses.»


Cette maxime (même si nous ignorons qui en est l’auteur) est venue à l’esprit de plus d’un d’entre nous, une première fois au moment où nous bouclions le rapport final de l’étude Muskoka II (1) au Burkina Faso. En effet, la participation de notre pays à ce programme de recherche était plein d’opportunisme (comme l’est d’ailleurs la plupart des activités menées par nos communautés de pratiques). On mesure cela quand on sait que près de la moitié des pays présents à l’atelier de lancement de l’étude à Rabat, au Maroc, n’ont pas pu la mener à terme parce qu’il n’ont pas reçu localement le petit financement dont ils avaient besoin. On le mesure aussi quand on sait que moins de 10.000 euros ont été mobilisés au total pour l’étude, ce financement n’ayant jamais été ni bouclé, ni garanti à l’avance tout au long de l’étude. Alors, nous ne pouvons qu’en être plus que fiers que cette recherche soit arrivée à son terme au Burkina Faso (notre rapport final est disponible ici).

Cette maxime nous est revenue une seconde fois à l’esprit quand nous avons appris que les perspectives de financement de la phase 3 de l’étude Muskoka étaient compromises. Mais au lieu de ressasser le sentiment de goût inachevé que cette nouvelle devrait normalement provoquer, nous avons plutôt pensé qu’une belle opportunité d’approfondir et de capitaliser davantage sur les résultats de Muskoka II s’offrait au Burkina, au vu des réformes majeures en cours au niveau dans son système de santé.

Les réformes majeures en cours au Burkina Faso

Le Burkina Faso a adopté un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) qui couvre la période 2011-2020 et qui fixe les grandes orientations en matière de santé du pays. Ce PNDS, pour sa seconde phase de mise en œuvre (2016-2020), connait de nombreuses révisions afin de prendre en compte un certain nombre de réalités et de réformes en cours. Nous pouvons, entre autres, citer : (I) sa nécessaire adéquation avec le (nouveau) programme présidentiel : le Plan national de développement économique et social (PNDES) prévu pour 2016-2020 ; (II) le budget-programme adopté au niveau gouvernemental et qui est une directive de l’UEMOA avec la gestion axée sur les résultats ; (III) la politique de gratuité pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes éligibles ; (v) le financement basé sur les résultats (FBR) ; (VI) la mise en place d’un régime d’assurance-maladie universelle dont la loi a été votée; (VII) la décentralisation du système de santé avec le transfert de compétences aux communes, (VIII) la réforme hospitalière avec la tenue en décembre 2016 des états généraux des hôpitaux ; (IX) la réforme pharmaceutique pour mieux lutter contre les médicaments illicites etc. D’autres activités ou réflexions sont également en cours, notamment : la transformation des Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) (2) des chefs-lieux de communes urbaines en centres médicaux ; le renforcement de la santé communautaire ; la régulation du secteur privé d’offre de soins et de celui de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée nationale ; l’élaboration d’une stratégie nationale de financement de la santé.

Dire qu’une bonne synergie et cohérence entre toutes ces réformes et tous ces changements, parfois teintés d’incertitudes, est indispensable pour atteindre les objectifs visés est bien une lapalissade. Ça l’est presque autant de dire que pour les réussir, le Burkina Faso devrait être dans une approche proactive et décupler ses capacités d’apprentissage.

Les principaux résultats de l’étude Muskoka II au Burkina Faso

En rappel, la démarche de l’étude a consisté à d’abord identifier des acteurs majeurs du ‘système CSU’. Par la suite, ceux-ci devraient mesurer les capacités d’apprentissage de ce système à l’aide d’une grille d’autoévaluation inspirée et adaptée de travaux antérieurs de chercheurs spécialisés dans l’étude de l’apprentissage organisationnel.

Plus haut, nous avons utilisé le mot «décupler» parce que l’étude Muskoka II a montré que des capacités d’apprentissage sont déjà bien en place au Burkina Faso.

En effet, l’étude a révélé que les acteurs de la couverture sanitaire universelle (CSU) sont conscients que cette dernière n’est l’apanage d’aucun ministère et que le dialogue et la collaboration intersectorielle sont indispensables. En outre, les individus peuvent exprimer leurs opinions concernant les politiques et stratégies mis en œuvre, émettre de nouvelles idées, formuler des critiques ou remettre en question des croyances. Différentes méthodes pour se remettre en question et favoriser la pensée créative sont instituées (réunions, brainstorming, cadres de concertations etc.). Aussi, les avis des acteurs non-étatiques et des partenaires techniques et financiers sont valorisés et il est de pratique courante de mener des expériences pilotes avant la mise à l’échelle de stratégies ambitieuses comme les politiques de gratuité des soins, le financement basé sur la performance, ou plus récemment le couplage entre l’assurance-maladie universelle (AMU) et la gratuité des soins (3).

Mais comme on le dit familièrement au Burkina Faso, «tout ceci c’est bon mais ce n’est pas encore arrivé» ; pour simplement dire qu’il y a encore des marges de progression en matière de culture d’apprentissage et des opportunités non saisies. L’étude a par exemple révélé que le niveau de compréhension du concept, du processus et des objectifs de la CSU n’est pas le même pour tous les principaux acteurs. En outre, elle a montré qu’il n’y avait pas d’agenda ni de budget définis pour l’apprentissage et le renforcement des capacités en faveur de la CSU (par exemple une série de formations spécifiques) et qu’il n’y avait pas de processus de gestion des connaissances clairs et bien établis. A titre d’illustration, elle a révélé une faible gestion proactive de la mémoire institutionnelle si bien que le départ ou la réaffectation d’un expert senior peut compromettre la performance des équipes.

Les perspectives

Au titre des opportunités manquées, nous évoquerons les potentialités peu exploitées de la recherche en santé au Burkina Faso. Le pays regorge pourtant d’un certain nombre de centres de recherche d’excellence en santé. Cependant, notre étude a clairement démontré que la collaboration, d’une part entre ces centres de recherche, et d’autre part entre eux et les décideurs politiques était marginale, voire nulle. En outre, les priorités et préoccupations des principaux acteurs de la CSU n’étaient pas toujours prises en compte dans les agendas de recherche de ces centres.

Nous commencions notre blog en parlant des opportunités à saisir. Au Burkina Faso, nous en avons une très belle à cet égard : la nomination le 20 février 2017 d’un chercheur chevronné et reconnu tant à l’échelle nationale qu’internationale comme Ministre de la Santé. Il s’agit du Professeur Nicolas Meda, auparavant Directeur général du Centre MURAZ. Certains d’entre nous avons eu la chance de collaborer ou de travailler sous son leadership. Nous sommes alors en mesure de confirmer qu’il a toujours fait de l’utilisation des données probantes, et plus spécifiquement de la connaissance scientifique dans la prise de décision en santé, une préoccupante constante. Sa nomination pourrait donc constituer une belle opportunité pour une plus grande utilisation des résultats de la recherche dans les réformes et changements institutionnels en cours au Burkina Faso, et dans le contexte de la CSU d’une manière générale.

En tout cas, tout semble réuni pour cela. Mais attention : dans la CSU comme dans tout processus de réforme, au-delà des enjeux purement techniques, l’économie politique et l’importance que l’on voudra accorder à la dimension éthique et au droit à la santé pèsent toujours beaucoup dans la balance. Les ignorer équivaudrait à faire preuve d’une certaine naïveté. Il sied alors de les prendre en compte dans nos ‘systèmes CSU’ si nous voulons les engager effectivement et durablement dans la démarche de «système apprenant» pour qu’ils puissent pleinement réaliser leurs promesses.



(1) Financée par le Fonds Français Muskoka, l’étude MUSKOKA est une recherche opérationnelle portant sur les défis de la progression vers la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) en Afrique Francophone. Elle a été planifiée pour se dérouler en trois phases: (I) la première phase (qui a eu lieu en 2014) a permis de décrire le problème de la fragmentation du financement de la santé dans 12 pays; (II) la seconde phase a porté sur l’évaluation des capacités des pays à gérer ce&e fragmentation, avec une attention particulière sur les capacités d’apprentissage; (III) la troisième phase, si elle allait avoir lieu, devrait exploiter les résultats des phases 1 et 2 et devrait être tournée vers l’action dans les pays ayant participé à la recherche.

(2)
C’est l’appellation du centre de santé primaire au Burkina, c’est-à-dire le premier niveau de soins.

(3)
Le couplage AMU-gratuité des soins est actuellement testé dans trois districts sanitaires depuis avril-mai 2016.


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Can WANEL help to build a bridge to link up the health systems in West Africa?

5/22/2017

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Felix Obi
Health System researchers from Western Africa have set up their own network: WANEL. We asked Felix Obi to present us this regional initiative - its objectives and its governance structure. We hope that many researchers from the region will join.  
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At the 18th Summit of the African Union in February 2012, member states adopted the Programme for Infrastructure Development in Africa (PIDA); one of the key projects was the Abidjan-Lagos Corridor Project which aimed to connect 5 country capitals: Abidjan, Accra, Lome, Cotonou and Lagos. Although the project was aimed at enhancing regional integration within the Economic Community of West African States (ECOWAS) region, as well as increasing access to HIV prevention, basic treatment, care and support to underserved and vulnerable population, little effort has been made to strengthen and integrate the health systems of the countries within the region. The weak links in the health system of West Africa got exposed during the Ebola outbreak, and inhabitants of the region watched helplessly as Ebola ravaged their communities and sent beloved ones to mass graves. 

Against the backdrop of poor performance of the ECOWAS region’s health systems and the poor cooperation between member states in the control and containment of cross-border epidemics, the West African Health Organization (WAHO) developed a 2016-2020 strategic plan which seeks to find solutions to health priority areas. Goal 1 seeks the promotion of priority health policies and programs of which ‘health information and research for health’ is the first among WAHO’s 10 priority goals. For proper use of health information and research in planning and decision making, it has to be made available and accessible to policy makers and end users in reader-friendly formats and platforms.

However, the research output of ECOWAS region in the areas of health policy and systems research (HPSR) is relatively low. Overall, there’s limited multi- and interdisciplinary research with persistent dominance of biomedical research approaches. In addition to poor funding, policy engagement and knowledge brokering within the region. To increase capacities for conducting and utilizing locally-driven and locally-generated HPSR in the region, it is imperative that a platform be created to harness the potentials of the region and building a critical mass of skilled HPSR generators and practitioners.

Following series of consultation with key stakeholders, the West African Network of Emerging Leaders (WANEL) in Health Policy and Systems was set-up to be a key regional network of junior and mid-level academics, researchers, managers, policy-makers, media and civil society practitioners active in health policy and systems work in the West African sub-region. WANEL seeks to support the increasing numbers entering the field of health policy and systems (HPS) in practice and research based in West Africa, by creating a space for peer-to-peer exchange and learning, supporting access to research training and leadership opportunities, and linking to related global networks such as the Emerging Voices for Global Health (EVGH) and the Consortium for Health Policy, Systems and Analysis in Africa (CHEPSAA) Emerging Leaders Programme.

WANEL held its first annual meeting in Accra in 2016, and is currently hosted by Ghana Health Service as a component of the Consortium for Mothers, Children and Adolescents, and Health Policy and Systems Strengthening (CoMCAHPSS) project funded through a grant from the International Development Research Centre. Members of WANEL are already thinking beyond the grant to think of setting up sustainable governance mechanisms to realize the objectives of the network, and this was discussed extensively during the 2nd annual meeting in Niamey (6-10 February 2017). Through further consultation and engagement, members reached a consensus on the key values and principles for building the superstructure of WANEL as a ‘multi-lingual, cross-country network based on peer-to-peer learning and exchange’. In conceptualizing a governance structure for WANEL, the evolving governance structure of EVGH provided useful reference and lessons that shaped the discussions.

The proposed governance structure for WANEL is one that makes a trade-off between having a ‘zero’ bureaucracy and an adaptive and flexible structure that meets the changing needs of the network as it evolves. Thus, a two-tier system of ‘activity-oriented’ governance (regional and country-level) has been agreed upon. The Regional Governing Committee (RGC) will have representation from country blocs (e.g., French, English and Portuguese), with broad, but not mandated priority for having professional affiliations (e.g., researcher, health communications media, civil society, sub-national and national government). The RGC will comprise about five to nine members to serve for two years, with at least one seat reserved for a Portuguese speaker, although preference may be given to multi-lingual candidates. In the main, each member will take the lead in one of the identified activity areas:

•  Fundraising (proposal development)
•  Resource management
•  Policy engagement
•  Promoting scientific rigour
•  Mentorship programme
•  Membership management
•  Action and communication channels (marketing and branding)

Country-level activities will be decentralized and managed by country coordinators who are to be nominated by WANEL in-country members, and each country coordinator will report to the RGC on a quarterly basis, and will ensure that such country-level activities align with WANEL’s guiding vision and ethos. Based on the pivotal role played so far in the establishment of WANEL, members unanimously agreed that WANEL Secretariat will be hosted by Ghana Health Service under the CoMCAHPSS project.

Like every new network, members have identified potential challenges that may hamper the smooth running of WANEL, such as lack of transparency and openness, misunderstandings between the network’s values and capacities, challenges with coordinating cross-border activities, and more importantly sustainable funding of the networks activities, especially post the CoMCAHPSS grant. Notwithstanding these challenges, there is palpable optimism among the pioneer members of the network, and efforts are underway to develop strategic plan that will define strategies for institutionalization and sustainability of WANEL which will take into consideration the legal, institutional, and fiduciary mechanisms that will make the network weather the storms ahead.

Already WANEL members have set-up active a fairly active Community of Practice through a google group managed by Jean-Paul Dossou and  also social media platforms such as Facebook, WhatsApp and Twitter, while Aku Kwamie holds forth as the head of the Secretariat. WANEL members received abstract review support that saw to a reasonable number making oral and poster presentations at the HSR Global Symposium in Vancouver in 2016, and we are looking forward to being active participants in regional and international conferences and for a to make our voices heard. To underscore the optimism behind WANEL, members who attended the annual meeting in Niamey have started reaching out to potential members that will form the Nigeria hub for WANEL.


Dr. Ejemai Eborieme, a doctoral researcher at Wits University School of Public Health in Johannesburg and one of the newest members of WANEL, recently shared his thoughts in an interview with Felix Obi.

What can you say about the idea of forming WANEL?
Given the similarities in challenges across the sub-region with respect to health systems and the deficit in evidence-based policy making, WANEL was envisioned to bring together existing emerging HSPR specialists to cross fertilize ideas and strategies to influence evidence-based policy making as well as inspire and mentor upcoming specialists.

What stirred your interest in WANEL and do you think WANEL has potential to thrive in the years ahead?
My interest was inspired by the above (vision behind WANEL) and, paticularly by the opportunities which abound by having such sub-regional network of people with similar ideas. We could learn from each other and advance the field together. We could also influence prioritizing West African interests in global agenda. WANEL has the potential to thrive in the years ahead given the vibrancy of its youthful composition. Furthermore, there has been no small interests from other individuals and groups to key into WANEL. The association of WANEL with WAHO also provides an opportunity to sustain the vision through strategic partnerships with WAHO to realize the regions health research agenda.
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What role can WANEL members play in shaping health policies in the ECOWAS region?
Many members are internal actors within their various governments.  Others are key influencers in CSOs, media organizations, development initiatives etc. and as such, are positioned to influence agenda setting in the health policy arena

​What are the likely challenges WANEL might face as a new network?

Sustainable funding is a challenge to any such initiative. However, efforts are being made to see how this can be addressed. The language variety may be perceived as a challenge but WANEL views this as an opportunity to foster integration within the region.


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At the crossroads: Allison Kelley’s newest challenge

5/16/2017

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An interview by Isidore Sieleunou
For the Financial Access to Health Services CoP, 2017 is a year of transitions. Allison Kelley is leaving her role as facilitator to direct a new international project supporting Universal Health Coverage…. Isidore, who has co-facilitated with Allison since the beginning, catches up with her. It is a moment to say thank you to Allison and to learn more about her new project. And clearly, our paths will be crossing often!

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Allison, since 2011 you have been one of the pioneers promoting the concept of communities of practice in global health, most notably through your role in growing the Financial Access to Health Services CoP (FAHS CoP). Today, you are starting a new challenge; can you tell us about it?
In fact, it is a perfect continuation of what I have been passionate about for some time now, so I am thrilled. I joined Results for Development, a young institute working globally in health and education, but with an explicit strategy of supporting local change agents and building and sharing knowledge. I am directing a new project called "African Collaborative for Health Financing Solutions" that aims to strengthen the dynamic of participation and knowledge sharing around UHC in sub-Saharan Africa, while building countries’ capacity to translate knowledge into action to make real progress towards UHC.

Can you tell us more about this project?
It’s a five-year project (2017-2022) financed by USAID that focuses on sub-Saharan Africa. Its overall objective is of course to advance UHC at the country level, but by focusing on the UHC process. By this, I mean to say that despite high levels of political will, countries are still facing serious obstacles in the process of implementing UHC that are impeding progress– for example, a lack of involvement of certain key stakeholders, or poor communication around UHC, or even problems “operationalizing” certain strategies or tools meant to advance UHC. These challenges are country-specific, and so our approach is to support countries to test, adapt, and scale evidence-based solutions to move UHC implementation forward.

How is this project different that all the other interventions around UHC today?
It is true that there are many actors and activities working on UHC; we are very cognizant of that…We are seeking to amplify the ownership and impact of these existing interventions. We do not have an agenda of our own; our value-added is to support a collaborative learning process at country level for UHC, building on what is already there. We work to strengthen countries’ capacity (and at the regional level) to facilitate this UHC process, to mobilize key stakeholders around a common agenda for better accountability, and to adapt existing tools and strategies to the country context to make tangible progress toward UHC. We will, of course, support cross-country learning opportunities as well, which tend to stimulate new ideas, as the CoP experience has demonstrated…Regional organizations and networks also have an important role to play in this learning approach to support country progress that we think is underleveraged today. We hope to engage them proactively in this project.

So, what has actually been done and what are the next steps? Have you got deadlines?
We have only just begun! We have put in place a great team of African and international experts who are working now on developing the methodology for a consultation phase. This consultation is meant to listen first and foremost to country perspectives and priorities, as well as those from regional initiatives and from partners. This phase, which will go from May to October, is pivotal: we will build our project based on the real priorities and challenges countries are facing in implementing UHC policies. We do not have predetermined solutions or interventions! We are going to listen first. A regional launch workshop is planned for late Fall in Africa to share the results of our consultation phase and to collaboratively develop our project activities based on what we have heard. Country voices are thus our primary focus!

Why should countries be interested in being part of this project, or do you already know with which countries you will work?
This project should interest countries wanting to strengthen their country capacities to lead their own UHC process, and to better make use of evidence and existing tools to move UHC forward on the ground. We have not identified the countries with which we will work; in fact, we think it is essential to do that in a collaborative fashion. So those countries interested in this kind of iterative learning approach to UHC should speak up! And we as a project team will also take a learning, iterative approach. We will start by working in a few countries to test and learn before moving to a larger scale… But simultaneously, and depending on the needs expressed, we will support regional learning exchanges to spur progress on key priority themes. So hopefully through working both at the country and regional levels, we be able to mobilize the participation of all interested countries…

Of course the FAHS CoP is sad to see you go as a facilitator. Do you see collaboration possibilities for the CoPs with your new project? If so, what might they be?
Yes! The CoPs are truly unique in that they bring together thousands of African experts. So, they are obviously a great sounding board for our project. I would also say that the “CoP approach” of collaboration and co-production is an integral part of this project – I would even say that the CoPs inspired the Collaborative to some degree. But beyond our shared principles, I see the CoPs as potential partners in our support to regional learning activities, and even to country UHC processes, especially where there exists a CoP Hub. I also see them as a channel for cross-country learning through disseminating the evidence and experience that will be produced during the project, and through keeping a critical eye on our activities. We will of course discuss these different possibilities for collaboration with the CoPs in more depth during the consultation phase, but I feel confident that this is not goodbye!
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À la croisée des chemins: les nouveaux défis d'Allison Kelley

5/16/2017

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Une interview d'Isidore Sieleunou
Pour la CoP Accès Financier aux Services de Santé, l’année 2017 est  une année de transition. Allison Kelley nous quitte comme facilitatrice. Elle devient directrice d’un nouveau programme international en faveur de la Couverture Sanitaire Universelle…  Isidore, collaborateur depuis le début d’Allison au niveau de la facilitation de la CoP AFSS, s’est entretenu avec elle. L’occasion de dire un tout grand merci à Allison… et d’en apprendre davantage sur son nouveau projet. Manifestement, nos chemins se croiseront encore souvent !

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Allison, depuis 2011 vous avez été une des pionnières à pousser le concept des communautés de pratique dans l’agenda de santé mondiale, notamment par votre rôle dans le développement de la Communauté de Pratique Accès Financier aux Services de Santé (CoP AFSS). Aujourd’hui, vous embrassez un nouveau défi. Qu’en est-il exactement?

C’est justement la parfaite continuité de ce en quoi je m’investis depuis longtemps et donc je suis ravie! J’ai rejoint Results for Development, un jeune institut qui travaille dans les secteurs de la santé et de l’éducation à travers le monde, mais avec une stratégie explicite d’appui aux agents pour le changement local, et de renforcement et de partage des connaissances… Je suis directrice d’un nouveau programme dénommé "African Collaborative for Health Financing Solutions" qui vise à renforcer la dynamique de participation et de partage d’expériences probantes et de connaissances autour de la couverture sanitaire universelle (CSU) en Afrique subsaharienne et, en même temps, la capacité au niveau pays de traduire cet apprentissage en action pour faire avancer la CSU.

Pourriez-vous nous présenter ce nouveau projet?
Ce programme, financé par l’
USAID, s’étale sur 5 ans (2017-2022) et se concentre sur l’Afrique subsaharienne. Son objectif global est bien évidemment de faire progresser la CSU au niveau des pays, mais en se concentrant sur le processus de la CSU. Par ceci je veux dire qu’en dépit d’une grande volonté politique, certains pays se heurtent, dans le processus de la CSU, à des obstacles qui entravent le progrès – par exemple un manque d’engagement de certaines parties prenantes, une mauvaise communication, ou encore la difficulté à rendre opérationnels les différents outils et stratégies qui permettent de faire progresser la CSU. Ces obstacles sont propres à chaque pays, et donc notre approche est d'appuyer les pays à tester, adapter et étendre des méthodes d'intervention pertinentes basées sur des preuves scientifiques pour faire progresser la CSU.

Quelle est la particularité de ce projet par rapport à toutes les interventions qui sont actuellement menées autour de la CSU?

C’est vrai qu’il y a beaucoup d’acteurs et d’interventions autour de la CSU et nous en sommes bien conscients… Nous ne voulons surtout pas en rajouter, mais plutôt amplifier l’appropriation et l’impact de ces différents efforts. Nous n’imposons pas d’agenda; notre plus-value est d’appuyer au niveau national un processus collaboratif et participatif d’apprentissage pour la CSU. Nous visons à renforcer les capacités nationales (et sous-régionales) pour faciliter ce processus, à mobiliser les différentes parties prenantes autour d’un agenda commun pour une meilleure redevabilité, et à adapter les outils et expériences existantes au contexte national afin de progresser vers la CSU. Nous allons bien sûr également appuyer les opportunités d’échange et d’apprentissage entre les pays, ce qui a tendance à booster les nouvelles idées comme le montre l’expérience des CoP… Les organisations et réseaux sous-régionaux ont eux aussi un rôle important à jouer dans cette approche apprenante qui est sous-exploitée aujourd’hui. Nous comptons les encourager de façon proactive dans ce programme.

Concrètement, qu’est-ce qui a déjà été fait et quelles sont les prochaines étapes?
Avez-vous des échéances ?

Nous sommes au tout début du programme! Nous avons mis en place une belle équipe d’experts africains et internationaux qui travaille en ce moment sur l’élaboration d’une méthodologie pour une phase de consultation. La consultation vise à recueillir le point de vue des pays, mais aussi des organisations et initiatives régionales, ainsi que d’autres partenaires. Cette phase, prévue entre mai et octobre, sera déterminante: notre programme se construira à partir de vraies priorités et défis des pays en ce qui concerne la mise en œuvre des politiques de CSU. Nous n’avons pas d’interventions préformatées! Nous serons avant tout à l’écoute. Un atelier régional de lancement est prévu en automne en Afrique pour partager les résultats de la phase de consultation et pour tracer notre programme d’intervention en conséquence, de façon participative et collaborative. Les pays seront bien évidemment les premiers concernés!

Quel intérêt auraient des pays à adhérer à ce projet, ou alors avez-vous déjà des pays d’interventions?
Ce projet s’adresse aux pays qui veulent renforcer leurs capacités nationales de mener leur propre processus CSU, de mieux se servir des expériences probantes et des outils disponibles pour faire avancer la CSU au niveau pays. Nous n’avons pas encore identifié des pays d’intervention. Justement, il est crucial que ceci se fasse de façon collaborative. Que les pays intéressés par cette approche apprenante et itérative de la CSU se manifestent! Nous aussi, en tant qu’initiateurs du programme, nous allons progresser de façon itérative. Lors d’une phase de test, nous commencerons par appuyer un nombre limité de pays afin d’apprendre avant de passer à une échelle plus grande… Mais en parallèle, et selon des besoins exprimés, nous aurons un axe important d’appui aux activités régionales d’échange pour accélérer le progrès sur certaines thématiques prioritaires. Donc, en travaillant au niveau national et au niveau régional simultanément, nous espérons «activer» la participation de tous les pays intéressés…

Bien entendu, la CoP AFSS est triste de voir que vous quittez votre rôle de facilitation.
Voyez-vous des pistes de collaboration entre les CoPs et ce nouveau programme? Si oui lesquelles?

Oui! Les CoP restent uniques par le fait qu’elles rassemblent des milliers d’experts africains. Et donc elles sont forcément un canal d’écoute privilégié! D’ailleurs, l’approche des CoP d’échange, de collaboration et de co-production fait partie intégrale de ce programme – j’irais plus loin en disant que les CoP ont inspiré l’approche même du Collaborative. Au-delà de ces principes partagés, je pense que les CoP peuvent être des partenaires dans nos activités d’échange régional, mais aussi dans notre appui aux processus nationaux, surtout là où existent des Hubs CoP. Nous voyons également les CoP comme des relais pour un apprentissage croisé dans le sens d'une large diffusion des expériences engrangées tout au long du programme et d'un regard critique sur nos activités. Dans la phase de consultation, nous allons bien discuter de ces axes de collaboration avec vous, mais pour moi, c’est évident qu’il y en aura!

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Encourager les soins de maternité respectueux – Le FBP pourrait-il promouvoir un changement global?

5/8/2017

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Shannon McMahon, Christabel Kambala and Manuela De Allegri
La Communauté de Pratique Financement Basé sur la Performance lance un programme d'apprentissage collaboratif sur «FBP & qualité de soins». Le blog Health Financing in Africa accueille des témoignages, des opinions et des présentations de résultats de recherche. Dans ce  blog, Shannon McMahon (Université Heidelberg, Allemagne), Christabel Kambala (Faculté de Médecine, Malawi) et Manuela De Allegri (Université Heidelberg, Allemagne)* présentent les conclusions de deux évaluations au Malawi. Les auteurs insistent pour que les soins de maternité respectueux (SMR) fassent l'objet de plus d'attention au sein de la communauté FBP ; elles donnent un aperçu de la façon dont la programmation FBP pourrait être utilisée pour renforcer les éléments des SMR.

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Soins de maternité respectueux: où en sont les connaissances?

Les Soins de Maternité Respectueux (SMR) peuvent être définis comme la fourniture de soins dignes aux femmes. Ces dernières années, le sujet a occupé une place prépondérante dans la recherche sur la santé maternelle, la santé publique et les droits de la personne. Des revues de littérature en 2010 et 2015 ont décrit ce qui définissait les ‘soins irrespectueux’. Une étude de 2016 s’est penchée sur les causes du manque de respect en Afrique subsaharienne (ASS), et plusieurs études (y compris Abuya 2015 et Sando 2016) ont examiné la prévalence des soins irrespectueux pendant l'accouchement. Bien que la connaissance du problème soit vaste, les perspectives d'une solution restent limitées et leur portée est étroite. À une exception près, nous manquons d’études détaillant des solutions complètes à l'échelle du système.

Au sein de la communauté du financement basé sur la performance (FBP), les SMR ont à peine attiré l'attention. Une étude récente sur la qualité des soins dans les programmes FBP a noté qu'à ce jour, les indicateurs de qualité ont été axés sur l'équipement et l'infrastructure, avec beaucoup moins d'attention portée aux interactions entre le patient et le prestataire ou à la perception des soins par les patients, bien que ce dernier aspect ait été mis en exergue dans la publication de l'OMS «Vision de qualité pour les femmes enceintes et les nouveau-nés» (2015).

Nous considérons le défi du SMR comme une opportunité pour le FBP et nous exhortons les membres de la CoP à réfléchir à la façon dont une approche basée sur les résultats pourrait résoudre les dilemmes liés aux soins irrespectueux.

La communauté SMR a élaboré un recueil d'indicateurs qui pourraient être utilisés pour mesurer les soins irrespectueux ou abusifs. On trouvera, dans l'encadré ci-contre, une série de questions (et de leurs domaines plus vastes) qui définissent les aspects des soins irrespectueux. Ces questions pourraient être incorporées à des enquêtes auprès des patients et aux observations des patients-prestataires.

BOX 1 - Un échantillon dindicateur’* (et leurs domaines plus larges) qui pourraient être utilisés pour mesurer
les soins de maternité respectueux

  1. La patiente a-t-elle accouché seule? (abandon)
  2. La patiente a-t-elle été libre de changer de position durant le travail? (position d’accouchement)
  3. La patiente a-t-elle pu se faire accompagner par la personne de son choix durant le travail? (accompagnement lors de l’accouchement)
  4. Les prestataires de soins ont-ils livré des information privées à la patiente dans un contexte permettant à des personnes extérieures de les entendre? (confidentialité)
  5. Les prestataires de soins ont-ils respecté autant que possible les pratiques culturelles de la patiente? (respect culturel)
  6. La patiente s’est-elle vu refuser des soins en raison de sa race, de son origine ethnique, de son âge, de son état de santé, de sa classe sociale etc.? (discrimination)
  7. Un pot-de-vin ou un paiement informel a-t-il été réclamé à la patiente ou à sa famille?
  8. La patiente a-t-elle été retenue en raison d’un non-paiement? (détention)
  9. La patiente a-t-elle été frappée, giflée, poussée, pincée ou a-t-elle subi toute autre forme de violence physique durant son accouchement? (violence physique)
  10. Le prestataire de soins a-t-il réprimandé, insulté ou crié la patiente? (violence morale)
  11. Le prestataire de soins s’est-il présenté à la patiente? (politesse)
  12. Le prestataire de soins a-t-il demandé l’accord de la patiente avant d’accomplir un acte clinique? (autonomie)
  13. Le prestataire de soins a-t-il expliqué de manière compréhensible les gestes qu’il allait accomplir ainsi que ce à quoi pouvait s’attendre la patiente? (échange d’information)
*Source: https://www.k4health.org/toolkits/rmc/indicators-compendium

Nous encourageons la communauté du FBP à déterminer si des indicateurs comme ceux-ci pourraient être intégrés dans les outils de qualité existants (que ce soit au cours de vérifications communautaires ou d'observations faites au sein des formations sanitaires). Nos équipes de l'Université de Heidelberg et du College of Medicine ont initié cette conversation en interne à la lumière des résultats de lévaluation de deux programmes FBP basés au Malawi, dans différents districts du pays: le programme de Financement basé sur les résultats pour la santé maternelle et néonatale (RBF4MNH) et le Soutien à l'intégration des prestations de service - incitatifs axés sur le rendement (SSDI-PBI). Toutes les évaluations ont révélé des problèmes tant que des opportunités liés à la promotion du respect dans le contexte du FBP.

Bilan de nos deux évaluations

Concernant la documentation au sujet du problème de manque de respect, nos résultats reflètent la littérature SMR existante. Dans les évaluations, les femmes et les leaders communautaires parlent de personnels débordés ainsi que de rapports tendus ou sommaires entre le patient et le prestataire, rapports souvent assortis de remarques dégradantes, discriminatoires ou cassantes de la part des prestataires.

Dans les deux évaluations, les répondants ont déclaré avoir eu l’impression que les prestataires étaient fatigués ou surchargés de travail, et qu'ils avaient peu de considération pour leurs patients. L'évaluation RBF4MNH a mis l'accent sur les soins maternels pendant l'accouchement.

Dans cette étude, les femmes décrivaient le manque de communication ou la mauvaise communication de la part des prestataires sur ce qui se passait pendant le travail et lors de l'accouchement. Des femmes ont également déclaré s'être senties ignorées. Dans les cas extrêmes, des femmes ont raconté avoir dû accoucher seules ou seulement accompagnées de personnes non qualifiées telles qu'un ami, un membre de la famille, une collègue, une femme de ménage ou un gardien de sécurité; dans trois cas, les femmes ont décrit comment leur nouveau-né est tombé sur le sol pendant l’accouchement car personne n'était présent pour l’attraper. De leur côté, des prestataires ont déclaré se sentir surchargés de travail et sous-estimés.

En termes de solutions, nos évaluations ont également révélé des raisons d’être optimiste. Après trois ans de mise en œuvre du FBP, les répondants des deux évaluations ont décrit les formations sanitaires comme ayant plus d'équipement et une meilleure infrastructure (y compris, dans le cas de RBF4MNH, amélioration de la confidentialité visuelle via des panneaux-écrans), étant plus propres et ayant un flux d'approvisionnement plus cohérent. Les femmes ayant reçu des soins dans les formations sanitaires du groupe d'intervention RBF4MNH ont rapporté un plus haux taux de satisfaction quant au niveau de confidentialité et de respect de la vie privée lors du travail et de l’accouchement que dans les formations sanitaires du groupe de contrôle. Enfin, dans les deux programmes FBP, les répondants affirmaient que le fait d’inclure le feedback des patients dans le programme augmentait la responsabilisation des prestataires. Dans le programme RBF4MNH, cela se faisait sous forme d'entrevues de sortie lors desquelles les patients étaient invités à répondre à une série de questions concernant leur rencontre avec les prestataires. Dans le programme SSDI-PBI, cela se faisait sous  forme de réunions lors desquelles les membres de la communauté et les prestataires pouvaient faire part de leurs griefs et discuter de solutions. Que ce soit lors d'entrevues de sortie ou de discussions collectives, le processus de partage d'idées et de solutions a contraint le personnel des établissements de santé à reconnaître l’importance du vécu des patients lors des soins. Comme l'a dit un prestataire,  « Lorsque vous savez que vous serez évalué en partie en fonction de ce que dit une femme, vous êtes obligé d’être aimable».

Le FBP peut-il contribuer à des soins plus respectueux?

Nous nous sommes demandé, au sein de notre équipe de recherche, s’il serait possible possible de faire état plus systématiquement des mauvais traitements dans le cadre des futurs programmes FBP, en établissant des indicateurs qui mettraient l'accent sur des soins respectueux dans les listes de contrôle quantitatives et qualitatives. Nous avons également posé la question suivante aux prestataires: «Un programme incitatif qui récompense les prestations respectueuses pourrait-il entraîner des changements durables dans les comportements et les attitudes des prestataires?». Ce à quoi ils ont répondu avec prudence. Plusieurs prestataires ont noté que, dans chaquee structure de santé, il y a souvent une «brebis galeuse» qui ternit l'image des prestataires  et semble obstinée dans son approche irrespectueuse. D'autres prestataires ont affirmé qu’un changement dans les incitants pouvait conduire à des solutions de contournement qui n'éliminent pas forcément le manque de respect, mais conduiront à le rôle de celui qui manifeste des comportement irrespectueux. Par exemple, le personnel des formations sanitaires surchargées pourrait solliciter des personnes - beaux-parents, sœurs, mères… - qui accompagneraient les femmes dans les établissements et reproduiraient ces comportements verbalement ou physiquement abusifs envers une femme «non coopérative» en phase de travail. Nous imaginons qu'il existe bien d'autres conséquences imprévues susceptibles de mettre à mal la confiance, même dans le cadre d'un programme FBP orienté vers les soins, la bienveillance et le respect.

Malgré ces défis,  nous sommes optimistes. Nous reconnaissons que le manque actuel d'interventions respectueuses est probablement lié au fait que ce problème est multidimensionnel, émotionnellement chargé, politiquement sensible, et transcende plusieurs niveaux du système de santé tout en exigeant une collaboration intersectorielle à long terme. Cela rend la promotion du respect décourageante, mais ces défis ne sont pas nouveaux pour ceux qui travaillent dans le FBP.

En fait, nous voyons plusieurs similitudes entre les ingrédients essentiels d'un programme basé sur les SMR et les expériences historiques des programmes FBP. Les programmes FBP et SMR n’exigent-ils pas, tous deux, un changement fondamental dans la manière dont un système de santé fonctionne et se regarde? Oui ! Les efforts de PBF et de SMR n’exigent-ils pas que les intervenants de tous les ministères et de tous les secteurs travaillent ensemble de manière inédite? Oui ! Le FBP et les programmes de soins respectueux peuvent-ils être perçus comme lourds ou problématiques par les prestataires? Oui ! La communauté PBF est-elle habituée à des questions et des critiques concernant la durabilité et le coût - peut-être davantage que toute autre intervention sanitaire de mémoire récente? Oui, c’est le cas, et la communauté des SMR devra s’y habituer elle aussi. Enfin, les programmeurs FBP et SMR devraient-ils envisager d’apporter des changements qui se propagent à travers plusieurs publics cibles, y compris: des clients individuels, des ménages, les communautés, les installations, les équipes cadres de district et divers ministères? Oui ! Compte tenu de ces parallèles, la communauté FBP pourrait-elle mettre à profit ses connaissances tacites et explicites pour proposer de nouvelles façons de remédier aux mauvais traitements infligés aux femmes? Nous pensons que oui.

*Ces chercheurs participent à des évaluations des programmes RBF4MNH et SSDI-PBI au Malawi. Ces évaluations ont été parrainées par des bailleurs, dont: les gouvernements des États-Unis et de Norvège par l'intermédiaire de l'USAID | Projet TRAction à l’ URC, l'Ambassade royale de Norvège au Malawi et l'Agence norvégienne pour la coopération au développement (Norad).

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Incentivizing Respectful Maternity Care - could PBF promote comprehensive change?

5/2/2017

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Shannon McMahon, Christabel Kambala and Manuela De Allegri
The PBF Community of Practice is initiating a collaborative learning program on ‘PBF & Quality of Care’. Health Financing in Africa welcomes testimonies, opinion pieces and presentations of research findings. In this first blog of our series, Shannon McMahon (Heidelberg University, Germany), Christabel Kambala (College of Medicine, Malawi), and Manuela De Allegri (Heidelberg University, Germany)* present findings from two evaluations in Malawi. The authors urge that Respectful Maternal Care (RMC) attracts more attention within the PBF community, and they offer insights into how PBF programming could be used to bolster elements of RMC.

Picture

Respectful Maternity Care: status of the knowledge

Respectful Maternity Care (RMC) can be defined as the provision of dignified care to women. In recent years, the topic has featured prominently in maternal health, public health and human rights research. Literature reviews in 2010 and 2015 delineated what disrespectful care looks like. A 2016 review examined what drives disrespect in sub-Saharan Africa (SSA), and several studies (including Abuya 2015 and Sando 2016) have examined the prevalence of disrespectful care during childbirth. While knowledge of the problem is extensive, insights into a solution remain limited and narrow in scope. With one notable exception, studies detailing comprehensive, system-wide solutions are nearly non-existent.


Within the Performance Based Financing (PBF) community, RMC has scarcely gathered attention. A 2017 review on quality of care in PBF programming has noted that, to date, quality indicators have been focused on equipment and infrastructure with far less attention paid to patient-provider interactions or client perceptions of care, although these latter facets are emphasized in the WHO’s 2015 “Vision of quality for pregnant women and newborns”.

We see the challenge of RMC as an opportunity for PBF, and we urge colleagues within the CoP to consider how an output-based approach might address dilemmas related to disrespectful care.

The RMC community has built a compendium of indicators that could be used to measure disrespectful or abusive care. A sampling of questions (and their broader domains) that capture facets of disrespectful care, and could be incorporated into patient surveys and patient-provider observations are presented in Box 1.

We urge the PBF community to consider whether or how indicators like these could be integrated into

BOX 1 - A sampling of indicators* (and their broader domains)
that could be used to measure Respectful Maternity Care

  1. Did a woman deliver alone (abandonment) Was a woman allowed to move about during labor (freedom of birth position)
  2. Was a woman allowed to have a labor companion of her choice present (birth companion)
  3. Did health providers discuss a patient’s private health information in a way that others could hear (confidentiality)
  4. Did health providers allow a woman to incorporate cultural practices as much as possible (cultural respect)
  5. Was a woman denied care due to race, ethnicity, age, health status, social class etc (discrimination)
  6. Was a woman or her family asked for a bribe or informal payment (bribes)
  7. Was a woman detained due to lack of payment (detention)
  8. Was a woman hit, slapped, pushed, pinched or otherwise beaten during delivery (physical abuse)
  9. Did a provider scold, shout at or insult a woman (verbal abuse)
  10. Did a provider introduce him/herself to a patient (politeness)
  11. Did a provider seek consent before undertaking a clinical procedure (autonomy)
  12. Did a provider explain what was being done and what to expect during labor in a manner that a woman understood (information exchange)

*Source: https://www.k4health.org/toolkits/rmc/indicators-compendium
existing quality tools (whether during community verifications or facility-based observations). Our teams at Heidelberg University and the College of Medicine have begun having this conversation internally in light of our mixed-methods evaluations of two Malawi-based PBF programs across different districts in the country: the Results Based Financing for Maternal and Newborn Health (RBF4MNH) program and the Support for Service Delivery Integration – Performance Based Incentives (SSDI-PBI) program. Each evaluation revealed problems and opportunities in relation to promoting respect in the context of PBF.

Findings from our two evaluations

In terms of documenting the problem of disrespect, our findings reflect existing RMC literature. Across evaluations, women and community leaders described overcrowding and strained or cursory patient-provider interactions that often entailed demeaning, discriminatory or harsh remarks on behalf of providers.

In both evaluations, respondents reported feeling that providers were tired or overworked, and that they looked down upon the clients they served. The RBF4MNH evaluation placed particular emphasis on maternal care during delivery. In that study, women described how providers did not explain or effectively communicate what they were doing during labor and delivery. Women said they felt ignored. In extreme cases, women described giving birth alone or in the presence of an unskilled companion such as a friend, family member, fellow laboring woman, cleaner or security guard; in three instances, women described how their newborns fell to the floor during delivery as nobody was present to catch their baby. For their part, providers described feeling overworked and undervalued.

In terms of solutions, our evaluations also uncovered reasons to feel hopeful. After three years of implementation, respondents in both evaluations described facilities as having more equipment and better infrastructure (including, in the case of RBF4MNH, enhanced visual privacy via screens); being cleaner; and having a more consistent flow of supplies. Women who sought care in RBF4MNH intervention facilities were more likely to report satisfaction with the level of confidentiality and privacy provided to them during labor and delivery than their counterparts in control facilities. Finally, in both PBF programs, respondents described sensing that the program’s inclusion of patient feedback enhanced provider accountability. In RBF4MNH, this took the form of exit interviews wherein clients were asked a series of questions regarding their encounter with providers. In SSDI-PBI, this took the form of meetings where community members and providers could air grievances and discuss solutions. Whether through exit interviews or collective forums, the process of sharing insights and solutions forced health facility staff to recognize that a patient’s experience of care matters. As one provider said, “Look, when you know you are in part being assessed based on what a woman says, you have to be nice.”

Could PBF contribute more to respectful care?

We have debated within our research team whether it may be feasible for future PBF programs to more pointedly address mistreatment, by incorporating indicators that emphasize respectful care into quantity or quality checklists. We have also posed the following question to providers ‘Could an incentive scheme that rewards respectful care spark lasting changes in provider behaviors and attitudes?’ to which providers responded with caution. Several providers noted that within any given facility there is often a “bad apple” who tarnishes the image of the facility and seems obstinate in their disrespectful approach. Other providers described how a change in incentives could lead to workarounds that don’t eliminate disrespect, but merely shift the role of who is undertaking the disrespectful behavior. For example, overstretched facility staff could recruit those who accompany women to facilities-- in-laws, sisters or mothers --to enact verbally or physically abusive behaviors toward an “uncooperative” laboring woman. We envision that there are many more unintended consequences that could erode trust even amid a well-intentioned, respectful care-focused PBF program.

Despite these challenges, we err on the side of optimism. We recognize that the current dearth of interventions addressing respect is likely linked to the fact that this problem is multi-faceted, emotionally-charged, politically sensitive, and it transcends several tiers of the health system while also demanding long-term, cross-sector collaboration. This makes promoting respect a daunting prospect, but such challenges are not new to those working within PBF.

In fact, we see several parallels between the essential ingredients of a RMC-focused program and the historical experiences of PBF programs. Do both PBF and RMC programs demand a seismic shift in the way a health system operates and views itself? Yes. Do both PBF and RMC efforts require stakeholders from across ministries and sectors to work together in heretofore unheard of ways? Yes. Are PBF and respectful care programs likely to be perceived as burdensome or problematic by providers? Yes. Is the PBF community accustomed to questions and critiques regarding sustainability and cost – perhaps more than any other health intervention in recent memory? Yes it is, and the RMC community may need to brace for this too. Finally, must both PBF and RMC programmers consider how to bring about changes that ripple through several target audiences including: individual clients, households, communities, facilities, district health management teams and multiple ministries? Yes, they do. Given these parallels, could the PBF community harness their tacit and explicit knowledge and devise novel ways to address mistreatment of women? We think so.

*The researchers are engaged in evaluations of the RBF4MNH program and the SSDI-PBI program in Malawi. These evaluations were sponsored by donors including: the governments of the United States and Norway through the USAID | TRAction Project at URC, the Royal Norwegian Embassy in Malawi, and the Norwegian Agency for Development Cooperation (Norad).

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