Financing Health in Africa - Le blog
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Une image vaut mille mots : et si nous dessinions ensemble la Couverture Sanitaire Universelle ?

8/24/2015

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Yamba Kafando

Incontestablement, la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) est un sujet sérieux. Pour autant devons-nous obligatoirement l’aborder avec solennité ? Et si, pour une fois, on faisait avancer la réflexion … avec un peu d’humour ? Nous vous invitons à un grand concours de scénarios de dessins humoristiques en lien avec la CSU. Proposez votre gag, les meilleurs seront dessinés par Damien Glez, caricaturiste de renom, et ensuite diffusés au niveau international. Comme toujours, les Communautés de Pratique font appel à votre intellect et à vos connaissances, mais cette fois, couplez les à votre imagination et sens de l’ironie. Nous les savons débordante… et féroce !

Un peu de contexte…

Comme vous le savez peut-être, depuis 2013, des experts des communautés de pratique Accès Financier aux Services de Santé et Financement Basé sur la Performance mettent en œuvre, avec le soutien du Fond Français Muskoka, une recherche collaborative sur la couverture universelle en santé en Afrique francophone.

L’objectif principal de cette recherche est d’aider les pays participants à progresser vers la couverture universelle en santé. Nous accordons une attention particulière au défi de devoir construire sur les nombreux régimes de financement de santé déjà existants dans chaque pays. Les résultats de la première phase ont été présentés ici.

La seconde phase  de cette recherche a démarré fin 2014. Une dizaine de pays avaient participé à l’atelier de lancement à Rabat. A l’heure actuelle, cinq pays se sont déjà organisés pour conduire cette seconde phase. Nous ne doutons pas que d’autres suivront (n’hésitez pas à contacter le Professeur Bruno Meessen si vous êtes intéressés).

La recherche postule l’existence, dans chaque pays, d’un « système CSU » rassemblant les ministères, les agences et les organisations impliqués dans la mise en œuvre de la CSU. Il s’agira, dans chaque pays participant à l’étude, de mesurer si les capacités caractérisant une organisation apprenante sont en place au niveau de ce système CSU. On parlera donc de ‘système apprenant’ si ces capacités sont en place.

Pourquoi un concours de dessins humoristiques ? 

Le fait que la CSU va se construire sur l’existant. est un facteur de grande complexité. Le corollaire est qu’il n’y aura pas de solution unique et chaque pays va devoir consolider ses propres capacités d’apprentissage. Trop d’acteurs ignorent cette nécessité. Pour mettre ce grand chantier à l’agenda politique, nous avons décidé de reproduire l’excellente idée développée l’année dernière par l’Université de Montréal et l’ONG HELP (Valéry Ridde et Ludovic Queuille) : utiliser des dessins humoristiques pour illustrer certaines situations problématiques observables au niveau des pays. La principale différence est que nous voulons que cette fois, Damien Glez partent de vos idées.

A quels défis fait face le système CSU dans votre pays ? Est-il un ‘système apprenant’ ? Les acteurs publics qui conduisent la CSU savent-ils dialoguer et impliquer les autres parties prenantes (société civile, ONG, média,…) ?  Dans votre organisation, les experts partagent-ils leurs expériences et connaissances avec les autres membres de leur équipe ? Quelles sont les capacités d’analyse en place ? Existent-ils des mécanismes pour identifier les bonnes pratiques, les promouvoir et vérifier leur bonne application ?

Autant de questions qui se posent dans la logique de la seconde phase de notre projet, et qui peuvent vous aider à trouver l’inspiration (voir aussi la power point). Vous avez des idées de gags relatifs à la réalité que vous observez, notamment en ce qui concerne les pratiques des acteurs ? Des expériences terrains édifiantes ? Des situations absurdes? Des dysfonctionnements structurels? Des métaphores particulièrement illustratives ? Faites nous des propositions !



                          Pour en savoir plus sur notre recherche multi-pays et avoir des idées de gags:                 

Cliquez ici
Que dois-je faire pour participer ? 

Matérialisez la situation qui vous inspire en la décrivant en un court texte. Il est important que l’ idée de gag soit claire et précise. Une demi-page devrait suffire pour d’une part, introduire la problématique et d’autre part, présenter le gag. N’hésitez pas non plus à partager des documents illustrant vos idées (sous forme de lien web). Par exemple, pour le gag repris en illustration, Bruno a partagé avec le dessinateur, l’image du cube de l’OMS et du cube de Rubik et a décrit une mise en scène possible… Damien a ensuite pris contrôle du processus créatif. 

Attention, le concours n’est nullement limité à l’Afrique ou aux seuls experts des CoPs. Nous espérons recevoir des propositions du monde entier. Damien se fera un plaisir de voyager avec son crayon et de se plonger dans une mise en situation en Asie, Amérique ou même sur Mars ! Lâchez la bride à votre imagination, votre esprit critique ou votre humour le plus grinçant. Il n’y aucune limite sur le nombre de gags que vous pouvez soumettre.


Et après, il se passe quoi ? 

Nous espérons recevoir de nombreuses idées de votre part. Un jury, composé d’experts des CoPs familiers avec la problématique de la CSU et des systèmes apprenants, sélectionnera les meilleures propositions à soumettre au caricaturiste. Tous les participants au concours qui seront repris dans cette première sélection recevront un prix. C’est au sein de cette sélection que le caricaturiste fera son propre choix. Nous comptons produire entre cinq et dix caricatures. Qui sait, peut-être la vôtre en fera partie et aurez-vous le plaisir de voir votre nom à côté de la signature de Glez?

Où envoyer mes idées ? 

Pour participer à cette compétition, merci de communiquer vos idées, en français ou en anglais, sous forme de fichier Word (un gag par fichier Word) à Yamba Kafando, facilitateur de la CoP AFSS (cdpafss@gmail.com). Vous recevrez un message de confirmation et le numéro assigné à votre proposition de gag.

Lors de votre soummision, merci de bien penser à mentionner vos noms et prénoms, le pays dans lequel vous travaillez ainsi que votre fonction ou emploi. Ceci facilitera l’attribution des prix et la production de quelques statistiques. 

La date limite de soumission est le 30 septembre 2015, minuit GMT. 
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A picture is worth a thousand words : what if we sketched Universal Health Coverage together ?

8/23/2015

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Yamba Kafando

There is no question that Universal Health Coverage (UHC) is a serious subject. But do we necessarily have to approach it seriously? What if, for once, we tried to move our reflections around UHC forward with a bit of humour? We invite you to be part of a competition to create funny scenarios for cartoons related to UHC. Here is how it works: you propose a scenario, and the best will be drawn by Damien Glez, renowned cartoonist, and disseminated internationally. As always, the Communities of Practice are soliciting your intellect and your knowledge, but this time alongside your imagination and sense of humour! We suspect they are equally impressive, and biting!

A bit of background…

As you probably know, since 2013 experts from the Financial Access to Health Services and Performance-based Financing Communities of Practice have been carrying out a collaborative research project in Francophone Africa with the support of the French Muskoka Fund.

The main objective of this research is to help countries move toward UHC. We have focused especially on the challenge of building on the multiple existing financing schemes that already exist in each country. The results from Phase 1 of this work were presented here.

The second phase began at the end of 2014, with some ten countries participating in the launch workshop in Rabat (l’atelier de lancement). As of today, five countries have gotten organised to participate in the second phase, and we think others will soon follow suit (contact Professor Bruno Meessen if you are interested).

Our beginning hypothesis is that there exists a “UHC system” in every country that is comprised of the Ministries, agencies, and organisations involved in UHC. In this phase, countries will assess whether the characteristics and capacities of a learning organisation are present in their “UHC system”. If so, we can begin to speak of “learning systems”.

                  For accessing a power point about our research and the learning UHC system concept

Click Here
Why cartoons? 

The very fact that UHC has to be built out of and on top of existing schemes makes it extremely complex. This means that there is no “one-size-fits-all” solution and every country must capitalise on its own resources and ability to learn. Too few stakeholders understand this, we believe, so to get it on the agenda, we’ve decided to use the fabulous idea developed last year by University of Montréal and the NGO HELP (Valéry Ridde and Ludovic Queuille): to use cartoons to depict challenging situations countries are facing. The main difference we are proposing is that this time, we want cartoonist Damien Glez to draw your ideas.

What are the challenges the UHC system is facing in your country? Is it a learning system? Do the government actors who are leading the charge know how to dialogue with and involve other stakeholders (civil society, NGOs, the media…)?  In your own organisation, do experts on UHC share their knowledge and experience with other team members? What analytical capacity is in place? Are there mechanisms for identifying good practices and promoting and verifying they are being applied well? 

These are some of the questions we are asking through Phase 2 of our collaborative research project, and which may inspire you for this contest (for more see the ppt). Have you got ideas of real-life situations about how the different UHC stakeholders act/interact? Edifying experiences from the field? Situations or realities that make no sense? Elements/structures that are dysfunctional? Illustrative metaphors? We want to hear your ideas!


How do I participate? 

Put it on paper - describe the situation you want to share. To make a good cartoon, your idea must be clear and precise – you should be able to present the situation and describe the scenario in a paragraph. You are welcome to share documents (using weblinks) to illustrate your idea. For example, in the cartoon above, Bruno had shared his inspiration of the famous WHO UHC cube and the Rubik’s cube with the cartoonist, and Damien took it from there…. 

This contest is NOT limited to Africa or to members of the CoPs!! We are looking for the broadest participation possible. Damien will be more than happy to “travel” with his pen to Asia, to the Americas, even to Mars for a good scenario! Let your creativity run wild, your irony loose! You can submit as many ideas as you have! 

And then what? 

We hope to receive many scenarios from you. A jury made up of CoP experts familiar with UHC challenges and learning organisations will then select the best ideas to submit to the cartoonist. All those participants selected in this first round will get a prize. And it is from this pool that the cartoonist will choose what to draw. We plan to have him produce between 5-10 cartoons. Who knows, yours may be one of them, and you may have the pleasure of having your name next to Damien Glez’ signature!  

Where do I send my ideas? 

To participate in this competition, please send your ideas in English or in French, in a Word document (one scenario per file please) to Yamba Kafando, FAHS CoP facilitator (cdpafss@gmail.com). You will get a confirmation you’re your scenario has been received, as well as a number for that scenario. 

We ask that you include your name and surname, the country in which you work, and your job title or role. This will help us to award the prize and track a few statistics for the competition. 

The deadline to receive your ideas is the 30th of September 2015, midnight GMT. 
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Results Based Financing: the health system perspective – a regional workshop

8/21/2015

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Jo Borghi, Gemini Mtei, Ottar Maestad & Bruno Meessen

Many experts see the introduction of results based financing (RBF) schemes as an opportunity to strengthen, or even reform, health systems; however, they are also a potential source of new risks and challenges that are not well understood. A group of actors have joined forces to organize a three-day scientific workshop that aims to bring together the latest knowledge on the health systems effects of RBF with practitioners’ experiences of scaling-up these schemes in sub-Saharan Africa. The event will take place in Bagamoyo, Tanzania from November 24-26th  2015.


Background

Results Based Financing (RBF) – also known as Performance Based Financing (PBF) or Payment for performance (P4P) – involves the payment of financial rewards to health facilities or health workers based on their achievement of performance targets. In low income settings, the introduction of such schemes often coincides with broader system-wide changes to improve the quality and/or coverage of health services.

Whilst there is an important body of research dedicated to evaluating the impact of RBF at population level, far less is known about the way these outcomes are achieved and the effects of RBF schemes on the health system. Yet, for countries, their partners and other stakeholders, identifying, measuring and understanding the health system level effects is of critical importance, as it would allow them to identify and correct for potential unintended consequences, and ensure that RBF offers a sustainable, and cost-effective solution to strengthen health systems.


There are also key questions in terms of policy processes. Many countries begin by implementing RBF on a pilot basis with external funding, then the scheme progressively expands its coverage and eventually it is fully integrated in the public system (budget, national plan, and regulatory frameworks). This process is often not straightforward; reality often differs from what was anticipated and varies across contexts. So far, these policy processes have not been well documented either. Previously policy makers already expressed their need for guidance on how to manage the changes required to integrate RBF within a national health system. This requires sharing of experience and evidence. 

It is against this background that the Tanzanian Ministry of Health and Social Welfare, the Ifakara Health Institute, the London School of Hygiene & Tropical Medicine, the Institute of Tropical Medicine (Antwerp), the Chr. Michelsen Institute (CMI, Bergen) and the Performance Based Financing Community of Practice have decided to join forces to organize three days of activities in Bagamoyo, Tanzania from November 24-26th 2015.

Overview of the workshop

The aim of the workshop is to synthesise evidence on the health systems effects of RBF (and how to measure these), and on implementation issues when moving from pilot to policy, and identify implications for scheme design and technical capacities at country level. The program will be put together in such a way as to maximize discussion and learning and encourage the identification of priorities for future research, collective learning and policy action.

Days 1 and 2 will focus on the dissemination and discussion of findings on the health system effects of RBF in Tanzania and the wider region and the experience of integrating RBF into the health system. Key policy issues will be identified. Day 3 will be dedicated to reviewing research methods to identify and measure the health system effects of RBF; a study tour of a P4P scheme in Tanzania will also be proposed.


The three-day program will balance contributions by guest speakers and studies presented by researchers selected on the basis of submitted abstracts (for more details on questions, please check also the concept note).

Can I participate?

To allow for in-depth discussion, the number of participants will be limited, especially on days 2 and 3 (many Tanzanian stakeholders will participate on day 1). The event will be in English only.  

Workshop participants will be: (1) researchers involved in evaluating the effects of RBF schemes on the health system in Sub-Saharan Africa with empirical findings or methodological reflections on measuring health system effects; (2) researchers involved in analyzing scaling-up of RBF from scheme to system in Sub-Saharan Africa; (3) and policy makers, practitioners and donors involved in implementation of RBF and/or scheme financing in the region. 

If you belong to groups 1 or 2, you can send an abstract to pbf.cop@gmail.com; please respect the standard format: title; name and affiliation of the speaker; names and affiliations of co-investigators; a summary (of 300 words maximum with a clear description of your research method). We welcome frameworks, and early and final empirical findings. Both quantitative and qualitative research are welcome. The deadline for submission is September 18th 2015, midnight GMT. Key criteria for selection will be: originality and quality of the research and its relevance to the workshop theme. Applicants will be informed by September 28th.

For the non-scientific participants (group 3), please note that we will prioritize the participation of experts working in Eastern and Southern Africa. Registration will begin around early October. A draft program will be available by then.

The workshop is supported by the RESYST Consortium, Global Health and Vaccine Research (Globvac) and the Belgian Development Cooperation. This will allow us to support the participation of invited speakers (if there is no alternative on their side) and researchers selected on the basis of their abstracts. Others will have to cover their own participation costs. The estimated cost of a three-day stay in Tanzania will be communicated when registration starts.


Important: the Performance Based Financing online discussion forum and the Health Financing in Africa blog will be the main communication platforms for updates on the workshop. So stay tuned!


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Renforcement des capacités pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) : réflexions sur le deuxième cours avancé sur le financement de la santé pour la CSU dans les pays à revenu intermédiaire et faible.

8/17/2015

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PictureKurfi Abubakar Muhammed (MD, MPH, MBA)
Kurfi Abubakar Muhammed  

Kurfi Abubakar Muhammed (Gestionnaire Principal, Normes et Assurance Qualité, Régime Nigérian d’Assurance Maladie) partage avec nous son expérience et ses impressions suite au cours auquel il a assisté il y a quelques semaines à Barcelone.

Du 8 au 12 Juin 2015, j’ai eu l’occasion de participer au Deuxième Cours Avancé sur le Financement de la Santé pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) dans les pays à revenu intermédiaire et faible, qu'organisait l'OMS. Ce cours s’intègre aux efforts engagés par l’OMS en faveur du renforcement des capacités, afin de permettre aux professionnels travaillant sur le financement de la santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire de développer leur expertise technique. Le cours s’est déroulé sur 5 jours à Barcelone (Espagne) et a été suivi par 55 participants, travaillant dans 25 pays. Le principal objectif de ce cours est d’amener les participants à mieux comprendre les notions de financement de la santé et de CSU. Ce cours vise également à faire connaitre aux participants le cadre de la politique de Financement de la Santé de l’OMS, et, d’une manière plus générale, l’approche de l’OMS en matière de  politiques de santé. Ont été également mis en avant les expériences menées dans certains pays, en matière d’objectifs pour les politiques de financement de la santé axées sur la CSU, notamment. De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire se trouvent en Afrique, et beaucoup d’entre eux n’ont pas encore fait beaucoup de progrès sur le chemin menant à la CSU. D’où la pertinence de ce cours pour les experts de pays tels que le mien, le Nigéria. Nous n’avons pas été déçus.    

Mais tout d’abord quelques mots sur le cadre. Même si je n’ai jamais été un grand fan de l’équipe de football de Barcelone, je dois avouer que j’étais ravi de visiter la ville deux jours après sa victoire en Ligue des Champions. Qui sait, peut-être aurais-je l’occasion de me joindre à toutes ces festivités ? Mais au-delà de ma joie à l’idée de  visiter Barcelone, j’avais une arrière-pensée tenace. De tous les endroits possibles, pourquoi avoir choisi l’Espagne pour enseigner le Financement de la Santé et/ou la CSU à des personnes venant des quatre coins du monde ? Quelles  leçons sur le Financement de la Santé peuvent être retirées pour les pays à revenu intermédiaire et faible, depuis la Catalogne ? Juste après mon arrivée, j’ai appris avec soulagement que le choix du lieu de cours avait été effectué pour des raisons historiques et logistiques, plutôt que pour un quelconque intérêt académique.


Aperçu du cours

A mon sens, ce cours constitue une revue exhaustive des déterminants de la CSU dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Grâce aux discussions concernant, entre autres, l’espace fiscal et la problématique des compromis nécessaires à la viabilité, les participants ont pu d’avantage comprendre le concept « d’espace fiscal » et les aspects clés de l’environnement macroéconomique et fiscal qui déterminera la potentielle enveloppe budgétaire sanitaire de l’Etat, particulièrement en ce qui concerne le financement de la santé.  Une autre problématique majeure qui a été abordée est celle de l’augmentation du recouvrement des recettes fiscales, en relation avec le financement de la santé : ont été mis en avant les différentes catégories de ressources, les objectifs spécifiques d’une politique de recouvrement des recettes, ainsi que les choix disponibles pour les décideurs politiques. A également été abordée la possibilité de lier la mobilisation des ressources avec  les réformes de mutualisation (« pooling reforms »), afin de minimiser les risque en matière d’Assurance Santé. A ce titre l’on nous a expliqué pourquoi l’extension des mécanismes de mutualisation des risques est un objectif pour les réformes visant à progresser vers la CSU. Nous avons également appris comment déterminer les caractéristiques souhaitables et non souhaitables pour un « pool » efficient (capacité de redistribution).

Par la suite, a été abordée la problématique de la stratégie d’achat en assurance santé, qui avait pour but de présenter les défis posés par l’allocation des fonds mis en commun aux prestataires de santé, au titre de la fourniture des services. Nous avons appris à comprendre davantage la fonction d’achat et comment elle peut être utilisée pour atteindre les objectifs du système de santé. Les avantages et désavantages des différentes options de paiement en matière d’assurance santé ont été abordés, de même que les éventuelles incitations négatives et les conséquences imprévues de différents systèmes de paiement des prestataires, ainsi que les différentes façons possibles de combiner les différents mécanismes de paiement.    

Économie politique de la CSU

A mes yeux, l’un des moments les plus marquant de ces 5 jours aura été l’intervention de Rob Yates intitulée « Economie Politique de la CSU ». Dans son exposé, Rob a mis l’accent sur la dimension politique de la discussion sur la CSU, et sur comment celle-ci est liée aux aspects techniques et économiques du débat visant à progresser vers la CSU. Ont été partagées des leçons importantes, découlant des questions de politique économique qui ont influé sur la manière dont différentes nations ont atteint la couverture de santé universelle, comme par exemple le fait de lui accorder un rôle prioritaire dans le budget dédié à la santé ; ou le rôle important joué par la croissance macroéconomique, qui permet aux pays d’étendre la couverture et de fournir une meilleure protection financière à leurs citoyens. Une allocation efficiente, une réallocation aussi bien qu’une redistribution des maigres ressources ont également été identifiées comme des stratégies valables pour augmenter les ressources financières disponibles pour la santé.

Ce qui m’a frappé en tant que Nigérian est le fait que la Thaïlande, un pays au PIB comparable au nôtre, a été capable d’utiliser la suppression des subventions en faveur des carburants pour financer un système d’assurance maladie en faveur de sa population. La clé pour y parvenir est néanmoins de pouvoir compter sur un leadership politique fort, capable de gérer les changements sociaux, économiques et politiques majeurs requis pour permettre la mobilisation des ressources nécessaires au financement de la santé et, dans un même temps, mettre en place un système de gestion des dépenses ainsi que des politiques prudentes et responsables, qui vont permettre l’extension de la couverture et fournir des bénéfices à l’ensemble de la population pauvre.  Je crois que le mouvement citoyen en faveur d’une nouvelle administration au Nigéria, ainsi que le « pedigree » du nouveau président (qui est quelqu’un qui tient ses promesses, avec un goût pour la responsabilité publique et une aversion pour la corruption), peuvent servir de modèles sur lesquels le Nigéria doit s’appuyer pour construire les fondations qui lui permettront d’atteindre la CSU.   


Toucher les personnes du secteur informel: repenser les options politiques

Il est bien connu que 70-80% des Nigérians payent les soins de santé de leurs propres poches. Cette absence de protection financière a fait basculer de nombreux Nigérians dans la pauvreté, notamment du fait d’un faible taux de pénétration de l’assurance (défini comme le rapport entre les primes gagnées et le PIB du pays, ce taux est inférieur à 6% au Nigéria). Cette grave incapacité du Nigéria à fournir une assurance santé à la majorité de ses citoyens, et tout particulièrement à ceux du secteur informel(du moins à l’heure actuelle), a fait que j’ai grandement apprécié le cours donné par Joseph Kutzin, de l’unité de financement de la santé de l’OMS. Dans son cours, il a notamment abordé l’épineuse question de savoir comment permettre aux personnes qui n’ont pas un emploi salarié régulier (le « secteur informel ») d’avoir accès aux services de santé dont elles ont besoin à travers la mise en place d’un système de protection financière. Il nous a également montré comment appliquer une méthode fonctionnelle à un défi majeur du financement de la santé, en démontrant l’importance de cette manière de penser et d’avoir une vision globale. Il en est ressorti qu’il est particulièrement pertinent d’aborder le défi sous un angle différent, en se demandant non plus « comment faire contribuer le secteur informel », mais plutôt « comment garantir un accès et une protection financière pour tous ? », au-delà des considérations de nature de l’emploi. En tant que défenseur ferme de l’Assurance Maladie Communautaire en tant que chemin pour atteindre la CSU, j’ai commencé à discerner des raisons pour lesquelles cela n’est pas nécessairement la meilleure option pour les pays à revenu intermédiaire et faible. Il serait plutôt nécessaire, au Nigéria, de concevoir des modes de financements plus innovants et de « boucher » les fuites existantes au niveau de la gestion des finances dans le pays, afin d’espérer étendre la couverture sanitaire de son secteur informel. L’assurance santé devrait, de plus, être rendue obligatoire, en utilisant les revenus provenant des impôts, les bonifications du pétrole et d’autres déductions fiscales pour subventionner les contributions des pauvres.

Les leçons apprises

Le cours a été pour moi une très bonne occasion de faire des rencontres et de me lier avec des experts partageant les mêmes points de vue. J’ai beaucoup appris de mes collègues du Rwanda, qui sont actuellement confrontés au défi de parvenir à trouver un juste équilibre entre  qualité et  couverture de la population ; ou de mes amis du Ghana, qui sont en train de lutter pour trouver l’équilibre entre les dépenses et les revenus du système national d’assurance maladie ; ou bien encore des experts indonésiens, où la réforme pour capter la classe moyenne dans le système national d’ assurance maladie porte ses fruits. Avant tout, il a été évident pour moi comme pour tous les autres participants du cours que des pays sont parvenus à mettre en œuvre la CSU, et qu’un plus grand nombre encore en ont la capacité et parviendront à l’atteindre, à travers une variété de parcours et de trajectoires. Nous sommes parvenus au constat qu’une volonté politique forte, l’implication et la responsabilisation des communautés, le désir d’un changement social, le développement d’options innovantes de financement ou une utilisation plus efficiente des ressources, constituent des clés pour l’atteinte de la CSU dans tous les pays.


Traduction : Nimer Ortuno Gutierrez 


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