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Les Communautés de Pratique : vers une organisation plus décentralisée

4/27/2015

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PhotoFigure 1. Représentation du nouveau système organisationnel des CoPs, sur un modèle « fractal »
Equipe de facilitation

La nouvelle ambition des CoPs est de multiplier les opportunités pour leurs experts, notamment via le lancement de différents projets collaboratifs. Cette transition ne va être possible que si nous réorganisons aussi notre structure de facilitation. Dans ce billet de blog, nous vous présentons le modèle vers lequel nous nous dirigeons. Si vous êtes relativement anciens dans notre CoP, il va y avoir peut-être un nouveau rôle à assumer.


Les limites du modèle actuel

Dans un blog récent, Bruno passait en revue les cinq ans d’existence de la CoP Financement Basé sur la Performance (CoP FBP). Il évoquait notamment le goulot d’étranglement qu’en tant que point d’initiation et de passage des activités de la CoP FBP, il était lui-même devenu. Ces dernières années, nous avons testé des modèles avec des équipes de facilitation plus étoffées. C’est la CoP Accès Financier aux Services de Santé (CoP AFSS) qui a été le plus loin dans ce modèle. Au final, cette approche, toute CoP confondue, n’a pas nécessairement permis l’expansion à laquelle nous pouvions prétendre.

A Rabat, nous avons discuté de ce mode d’organisation. Pour les CoP FBP, AFSS et Prestation des Services de Santé, le diagnostic est clair : trop de beaux projets ont dû être confinés au frigo à cause de notre propre indisponibilité. Le futur nous le voyons dans le modèle inauguré l’année dernière avec l’atelier « Results Based Financing & Information Communication and Technology  » qui avait été conduit par une équipe autonome de la facilitation centrale.

Le nouveau modèle


Pour faire sauter le goulot d’étranglement des facilitateurs, notre stratégie va être d’adopter un organigramme de facilitation permettant une plus grande délégation des responsabilités (le mot ‘organigramme’ est un peu impropre, puisque les CoPs ne sont pas des organisations classiques avec une hiérarchie et leurs employés – mais nous n’avons pas trouvé mieux). Nous allons donc nous éloigner de notre organigramme en râteau, pour un organigramme avec plus de décentralisation (figure 1).

Concrètement, chaque activité de CoP sera désormais identifiée comme un projet collaboratif. Ce projet sera confié à un ‘gestionnaire de projet’ (by the way, nous trouvons cette dénomination de ‘gestionnaire de projet’ peu originale ;  nous  offrirons un T-shirt CoP à celui d’entre vous qui trouvera une meilleure dénomination – il vous suffit de faire vos suggestions sous forme de commentaire à ce blog) ; la principale responsabilité de ce dernier sera de conduire le projet à bon port. Ces nouveaux ‘postes’ de gestionnaire constitueront autant de nouvelles opportunités pour nos experts les plus expérimentés et motivés. Ce sera aussi l’occasion pour eux de démontrer leur passion pour la gestion des connaissances et leur envie d’aider les experts plus juniors à grandir dans leurs compétences et connaissances.

Le choix des ‘gestionnaires de projet’ devra prendre en compte la nature des projets eux-mêmes. En effet, comme vous le découvrirez au fur et mesure de la mise en ligne des projets collaboratifs dans le futur, ces derniers seront de nature très différente – certains auront des durées de vie relativement limitées, d’autres auront des échéances plus éloignées ; certains seront de petits projets, d’autres seront beaucoup plus lourds ; certains seront bilingues, d’autres non ; certains seront très techniques, d’autres moins. Le titre de ‘gestionnaire de projet’ sera donc délimité, tant en termes de contenu que de durée. Notez bien que l’expert qui aura accepté cette responsabilité aura préalable souscrit à des termes de référence précis ; il devra aussi se soumettre à une évaluation de sa propre performance (notamment par ses pairs, les experts engagés dans le projet). 

La montée en puissance de ce nouveau modèle sera progressive ; elle dépendra notamment du volume de projets collaboratifs que nous allons parvenir à lancer. Il est possible aussi que tout ne soit parfait du premier coup, mais le plus important est bien d’enclencher cette transition et de nous engager résolument vers ce développement des CoPs. Nous comptons sur votre soutien.


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Wanted: Translators!

4/14/2015

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Maxime Rouve


As you know by now, we are moving towards a new organizational model for the Communities of Practice: this will involve more collaborative projects, distribution of facilitation tasks and more opportunities for experts. Among the opportunities that will be available to you, some will draw upon your technical expertise (health financing, implementation, research ...), other activities will call upon skills that don’t belong to your core expertise or even on things you enjoy doing in your spare time or just as a hobby. In this blog, we announce our intention to set up pools of translators.

Since their inception, CoP blogs have been written (and/or translated) in French and English, as much as possible. This model is quite demanding for the facilitators, and has to change. The change, once more, will happen by you, dear readers and experts of the CoPs. In short, we are looking for translators.

 
An original and lasting solution: the creation of two "translation poles" open to experts

Some of you clearly have great translation skills. We want to find a way to capitalize on these skills, as the HHA CoPs need them.
Given the rate of publication on our sites, translation requests are fairly regular. Therefore, to optimize the process, we will now set up two dedicated "poles". Members of these poles will divide the work amongst themselves.

Why two separate groups? 
Generally speaking,  if you translate from a foreign language into your  native language, the result is better. So a pole will be created consisting of English speaking people, who will have to translate from French into English, but also a pole of Francophone people in charge of  translating texts from English into French.

Who can apply for these groups? 

Well, anyone who wants to get involved in the activities of CoPs and has strong skills in French and English, is welcome.

What’s in it for you, if you participate in translation activities?
Unlike for “project manager” positions, this (translation) work will not be paid. However, we do see a number of potential benefits for participants, beyond being helpful to the group.
- By contributing regularly to translation tasks, both quantitatively and qualitatively, you will be able to boost your "CoP CV" as this this will be an activity that you can valorize. The translation "label"  will be a signal to an employer or potential partner that not only are you involved in the community, but also that you have excellent language skills.
- You will gain visibility, both internally and outside the HHA CoPs, as the name of the translator will from now on explicitly be mentioned.
- A small reward for the most involved contributors is planned (but this system will take some time to  put in place).

If you are a member of one of these poles ... will this commitment not be (too) binding ?
That’s not the goal! It's all about collaborative work, so the workload will be distributed in a smart way between members and participants. Thus, everyone can contribute in line with his/her skills, but also according to the time one can dedicate. Becoming a member of this cluster will not oblige you (yet) to a certain quantitative amount of work and/or commitment. However, if you promise to translate a document or part of a document, you will be asked to respect your commitment and produce the translation in due time. The number of hours one spends on a task will depend on the availability of each member of the pool. The aim is to have in these poles enough experts to carry out all the work required, without it becoming a constraint on individuals.

A (paid) position of "project manager" will soon be opened to supervise each of the two groups. It is likely that he/she will be selected among those who have demonstrated their talents and commitment to this project.



Project Form : Click here



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Traducteurs “Wanted”

4/13/2015

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Maxime Rouve

Nous nous acheminons vers un nouveau modèle organisationnel pour les Communautés de Pratique : des projets plus collaboratifs, une plus grande distribution des différentes tâches de facilitation et plus d’opportunités pour les experts. Parmi les opportunités qui vous seront offertes, certaines  feront appel à votre expertise technique (financement de la santé, mise en œuvre, recherche…). Mais d’autres activités vous solliciteront sur des compétences plus périphériques, voire sur des sujets qui aujourd’hui relèvent plutôt de vos loisirs. Dans ce blog, nous annonçons notre volonté de mettre en place des pools de traducteurs.


Depuis leurs débuts, les blogs des CoPs s’efforcent de concilier les langues Française et Anglaise. Ce modèle, exigeant et parfois usant pour le personnel de facilitation, va devoir évoluer. Le changement, une fois de plus, passera avant tout par vous-même chers lecteurs et experts des CoPs : nous cherchons des traducteurs.


Une solution originale et pérenne : la création de deux « pôles de traduction » ouverts aux experts

Certains parmi vous ont clairement les compétences nécessaires pour réaliser des traductions de bonne facture. Nous souhaitons trouver un moyen d’utiliser intelligemment ces talents dont les CoPs HHA ont aujourd’hui besoin.
Au vu du rythme de publication sur nos sites, les demandes de traductions sont régulières. Aussi, afin d’optimiser le processus, nous nous orientons vers la constitution de deux « pôles » dédiés, dont les membres se partageront en interne le travail à accomplir.

"Pourquoi deux groupes distincts ?" 
Il est généralement considéré que les traductions sont de meilleure qualité lorsqu’elles sont effectuées d’une langue étrangère vers sa langue natale. Aussi vont être créés un pôle composé d’anglophones, chargé de traduire du Français vers l’Anglais ; mais également un pôle composé de francophones chargés de traduire de l’Anglais vers le Français.

"Qui peut prétendre à faire partie de ces groupes ?" 
Toute personne désireuse de s’impliquer dans les activités des CoPs, disposant de compétences solides en Français et en Anglais, est la bienvenue.


"Quel intérêt ai-je à participer aux activités de traductions ?"
A l’exception des postes de « project manager », ces travaux ne seront pas rémunérés. Cependant, nous voyons un certain nombre de bénéfices potentiels pour les participants, au-delà d’être utiles au groupe.  
- Contribuer régulièrement aux activités de traduction, quantitativement comme qualitativement, vous permettra d’étoffer votre « CV CoP » : il s’agira d’une activité que vous pourrez valoriser, ce « label » signifiant à un employeur ou partenaire potentiel non seulement votre implication dans la communauté, mais également vos compétences en langues.
- Un gain en visibilité, en interne comme en externe de l’auditoire des CoPs HHA, le nom du ou des traducteurs étant désormais expressément mentionné.
- Une petite récompense, pour les contributeurs les plus impliqués, est envisagée (mais ce système va demander un certain temps pour être mis en place).

"Etre membre de l’un de ces pôles… n’est-ce pas contraignant?"
Cela n’est pas le but ! Il s’agit avant tout de travaux collaboratifs, aussi la charge de travail sera-t-elle répartie intelligemment entre les membres et participants. Ainsi, chacun peut contribuer à hauteur de ses compétences, mais également de son temps. Devenir membre de ce pôle en soit ne vous engage pas (encore) à un engagement quantitatif. Cependant, si vous vous engagez à traduire un document ou une partie de document en particulier, il vous sera demandé de respecter votre engagement dans les délais impartis. Le volume horaire dépendra donc des disponibilités de chacun, l’objectif étant de disposer dans ces pôles de suffisamment d’experts pour réaliser l’ensemble des travaux requis, sans que cela ne devienne une contrainte au niveau des individus.

Un poste (rémunéré) de « project manager » sera prochainement ouvert pour encadrer chacun des deux groupes chargés des traductions des articles de blog. Il est probable qu’il sera sélectionné parmi ceux qui ont démontré leurs talents et engagement pour ce projet.



Fiche du projet : cliquer ici



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What lessons can we draw from international experience for covering the poor in Africa?

4/3/2015

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Joël Arthur KIENDREBEOGO, Kadidiatou KADIO and Fahdi DKHIMI

On the third anniversary of its Medical Assistance Scheme (RAMED), the Moroccan Ministry of Health sought to draw lessons from other countries’ experiences during the International Symposium on Covering Poor and Vulnerable Populations (13-14 March, 2015 in Rabat). The Financial Access to Health Services Community of Practice (FAHS CoP) was invited to organise and facilitate a parallel session on the topic, together with the Joint Learning Network for Universal Health Coverage (JLN). Joël Arthur Kiendrébéogo (Centre MURAZ, Burkina Faso), Kadidiatou Kadio (University of Montréal, Canada) and Fahdi Dkhimi (Institute of Tropical Medicine, Antwerp, Belgium), FAHS CoP expert members, explore the key lessons they drew from the session, not only for Morocco, but also for other countries.  

Our session’s theme was “Covering the poor: what lessons from international experience for the RAMED.” To explore this topic, CoP and JLN organisers invited 4 country experts to participate in a panel discussion: Dr. Hala Massekh from the Ministry of Health and Planning from Egypt; Dr. Leizel Lagrada formerly of PhilHealth in the Philippines; Dr. P.V. Ramesh from the Ministry of Finance from the State of Andhra Pradesh in India; and Dr. Anthony Gingong from the National Health Authority in Ghana. With some 200 participants, the session also benefited from numerous other country experiences during the lively discussions that followed the panel, including Côte d’Ivoire, Tunisia, Gabon, Mexico, Thailand, and Senegal, to cite just a few.

It emerged from the discussion that while there is consensus on the need to prioritise coverage for poor and vulnerable groups, there are clear distinctions among the types of mechanisms put in place to achieve effective coverage.


Some countries, notably Morocco (via the RAMED) have opted for programs that specifically target poor and vulnerable populations (also like the Social Pension Health Care Programme in Egypt), while others have adopted a universal approach, that is to say a national program whose aim is to enrol the whole population, including the poor (like the National Health Insurance Scheme in Ghana and PhilHealth in the Philippines). In the case of Aarogyasri Community Health Insurance Scheme in the Indian state of Andrah Pradesh, the state’s poverty line determines the scheme’s eligibility criteria, thus making the 70% of the population living below the poverty line the target. Can we still talk of targeting in such a case?

Another stark contrast was in how countries identify the poor. Some countries, like Ghana, use community-level targeting and build on pre-existing national and intersectoral programs that target the poor (such as the Livelihood Empowerment Against Poverty); others, like Egypt and Morocco, adopted means testing techniques to evaluate eligibility based on household socio-economic status; and finally the Philippines uses a combined approach: geographic targeting for the poorest zones and means testing to determine eligible households in other areas.

Resource mobilisation strategies for covering the poor also vary among countries from earmarking tax revenues (like the value-added tax, “sin” taxes, or those applied to mobile phones), to pooling contributions from the formal and informal sectors, and subsidies from the national budget.

It became quite clear in the discussion that each country’s context was likely a major determinant in the choices made in program design and funding, which were motivated in large part by local realities on the ground.

Two key universal elements emerged from this session as essential for effective coverage of the poor:

First and foremost is the need for intersectoral collaboration to address the many facets of poverty and vulnerability. Such collaboration is a prerequisite for any effective coverage mechanism. This also means that the technical quality of the program to cover the poor must be sufficient to ensure smooth collaboration with other sectors (other Ministries, and especially the Ministry of Finance).

Second, session participants agreed that getting such an intersectoral program “right” takes time and requires some flexibility to adapt and adjust along the way. Sometimes, however, pressure from political agendas may interfere. This means it is important to adopt a long-term vision and strategy to build momentum and political support for the program. Three years ago we also underscored the importance of political support and commitment as key to resolving health inequities.

Securing political commitment for programs to cover the poor and improve health equity over the long term is essential to protect them from political transitions. But how? It certainly isn’t easy, but an essential ingredient is concrete mechanisms to improve transparency and accountability, which will help ensure that political commitments amount to more than words, and that they can be monitored and reinforced over time. In the case of Ghana’s NHIS, for example, a law was put in place in 2012 requiring them to report annually to Parliament on how well the program is reaching the poorest.

While these two elements seem like critical prerequisites for any effective implementation of a program to cover the poor, other necessary elements emerged from the session: (i) putting in place a strong, reactive information system to guide decision-making and monitoring (facilitating evidence-based decision-making and adjustments); (ii) mobilising sufficient resources to pool health risks across populations; (iii) moving beyond enrolment to effective coverage for the poor (going beyond having a clear definition of the target and good strategies to identify and enrol them, to ensuring they are using services that are of acceptable quality and adapted to their needs); (iv) ensuring that coverage for the poor does not involve stigmatisation of those eligible, thereby leading to non-participation or discrimination.

The potential levers to activate these key elements we have outlined are of course country-specific. It is vital, however, that the government create favourable conditions for inclusive dialogue around its strategy for covering the poor. Ensuring that all stakeholders are actively engaged will strengthen both public accountability and national solidarity, and minimize the risk that individual interests or petty squabbles could derail the process. Such an approach will bring people “on-board” and help make equal access to health care not just a problem experienced by the poor and vulnerable as it so often is today, but a national cause.


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Quelles leçons tirer des expériences internationales en matière de couverture sanitaire des pauvres pour nos pays?

4/2/2015

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Par Joël Arthur KIENDREBEOGO, Kadidiatou KADIO et Fahdi DKHIMI

Le Ministère de la Santé du Maroc a décidé, à l’occasion du 3ème anniversaire du Régime d’assistance médicale (RAMED), de confronter son expérience en matière de couverture sanitaire des populations en précarité à celles d’autres pays lors du Symposium International sur la Couverture Sanitaire des Population en Précarité, tenu le 13-14 mars 2015 à Rabat. La Communauté de Pratique Accès Financier aux Services de Santé (CdP AFSS) faisait partie des invités et a animé une session parallèle sur la question, en collaboration avec le Joint Learning Network for Universal Health Coverage (JLN). Joël Arthur Kiendrébéogo (Centre MURAZ, Burkina Faso), Kadidiatou Kadio (Université de Montréal, Canada) et Fahdi Dkhimi (Institut de Médecine Tropicale, Anvers, Belgique), experts de la CdP AFSS, reviennent dans ce billet de blog sur les grandes leçons tirés de cette session non seulement pour le Maroc, mais aussi pour les autres pays.


Le thème de cette session parallèle était : « La couverture sanitaire des pauvres, quelles leçons tirer des expériences internationales pour le RAMED ? ». Pour l’occasion, les organisateurs CdP/JLN avaient invité des représentants des pays suivants à partager leur expérience au sein d’un panel d’experts: l’Egypte avec le Dr Hala Massekh du Ministère de la Santé et de la Planification ; les Philippines avec Dr Leizel P. Lagrada du Groupe d’Assurance des Mutualistes des Philippines ; l’Inde avec M. P.V. Ramesh du Ministère des Finances de l’Etat de l’Andhra Pradesh ; et le Ghana avec Dr Anthony Gingong de l’Autorité Nationale de l’Assurance Maladie. Mais forte de 200+ participants, la session a également bénéficié de la contribution de participants de nombreux pays lors de la discussion qui a suivi les présentations des panélistes: la Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Gabon, le Mexique, la Thaïlande, le Sénégal pour ne citer qu’eux.

Les discussions montrent que s’il existe un large consensus sur la nécessité d’assurer la couverture sanitaire des populations en situation de précarité, des divergences apparaissent quant aux moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour rendre cette couverture effective.

Certains pays à l’instar du Maroc (via le RAMED) ont en effet opté pour des programmes ciblant exclusivement les plus pauvres (par exemple le Social Pension Health Care Programme en Egypte), tandis que d’autres ont plutôt adopté une approche d’universalité, c’est-à-dire un programme national visant d’emblée l’enrôlement de toute la population y compris les indigents (par exemple le National Health Insurance Scheme au Ghana ou le PhilHealth aux Philippines). Le cas de l’Aarogyasri – Community Health Insurance Scheme dans l’État de l’Andrah Pradesh cible également les plus pauvres, mais les critères d’éligibilité, basés sur le seuil de pauvreté défini au niveau de cet état indien, sont tels que plus de 70% de la population est éligible. Peut-on encore parler de ciblage dans ce cas ?

Encore une différence frappante, au-delà de la question des critères d’éligibilité est le processus d’identification des indigents. Des pays comme le Ghana privilégient le ciblage communautaire et la coopération avec des programmes nationaux préexistants travaillant pour les personnes défavorisées (le Livelihood Empowerment Against Poverty program notamment) ; d’autres comme l’Egypte ou le Maroc ont adopté la technique du ‘means testing’, visant à évaluer les revenus des ménages pour apprécier l’éligibilité de leurs membres au régime d’assistance ; aux Philippines enfin, plusieurs modalités sont combinées, entre l’exemption géographique pour les zones les plus pauvres et une identification des ménages par ‘means testing’ dans les autres zones.

Les moyens de mobilisation des ressources varient aussi d’un pays à l’autre, comprenant les taxes affectées (prélevées sur la TVA ou la téléphonie mobile, les ‘sin taxes’ et autres), les cotisations du secteur formel et informel, et le budget de l’Etat sous la forme de subvention.  

Mais les débats au cours de la session se sont vite achoppés sur le constat que le contexte de chaque pays comptait beaucoup et que l’un ou l’autre choix a été probablement motivé par les réalités locales.

Deux éléments semblent néanmoins universels pour une couverture sanitaire effective des pauvres :

D’abord, le besoin d’une collaboration intersectorielle pour faire face à la multi-dimensionnalité de la précarité. Cette collaboration est un préalable indispensable pour mettre en place un mécanisme de prise en charge efficace. Pour cela, la qualité technique du programme ciblant les groupes précaires est cruciale pour assurer une collaboration fluide avec les autres secteurs (ex : autres ministères, notamment celui des finances).

Ensuite, les participants se sont également accordés sur le fait que la qualité technique d’une intervention intersectorielle se construit dans le temps et nécessite une certaine flexibilité pour ajuster la copie. Or ces besoins sont souvent en contradiction avec le temps politique. Il est donc indispensable de créer un momentum sur le long terme autour de cette question. La solution est certainement dans le champ du politique. Nous affirmions trois ans auparavant que le soutien des autorités politiques est indispensable car le leadership et l’engagement politique sont les clés pour résoudre ces problèmes d’iniquités en santé.

Assurer une légitimité politique à ces interventions visant à améliorer l’équité en santé sur le long terme constitue donc le nerf de la guerre, afin de limiter le risque lié aux alternances politiques. Comment le faire ? La réponse n’est certes pas aisée. Une des leçons de cette séance marocaine est que des stratégies visant à améliorer la transparence et la redevabilité publique autour de ces programmes est un levier fort pour assurer que cet engagement envers les personnes en situation de précarité ne soit pas qu’un effet de mode mais qu’il dépasse le cadre cognitif pour être conatif et se consolide avec le temps. Dans le cas du NHIS au Ghana par exemple, une loi votée en 2012 oblige le NHIS de rapporter au Parlement chaque année le taux de couverture des plus pauvres.

Ces éléments nous semblent cruciaux et constituent même le préalable pour amorcer efficacement les autres étapes d’une mise en œuvre réussie de ces politiques pro pauvres. Nous pouvons entre autres citer la nécessité de : (i) construire un système d’information fiable pour nourrir la décision et le suivi (favorisant ainsi l’evidence-based decision-making et permettant des réglages) ; (ii) mobiliser suffisamment de ressources et de mutualiser le risque maladie ; (iii) mettre en œuvre des stratégies pour une couverture effective des plus pauvres (ce qui suppose une bonne définition de l’indigence, une stratégie d’identification efficace, un enrôlement effectif, une réelle utilisation des services de santé qui doivent être de bonne qualité et adaptés à leurs besoins) ; (iv) créer des conditions de couverture acceptables, c’est-à-dire évitant la stigmatisation qui conduit inéluctablement à la discrimination et/ou à la non-participation.

Les différents leviers à activer pour chacun de ces éléments seront nécessairement spécifiques à chaque pays et à adapter selon le contexte. Mais au-delà chaque gouvernement devra créer les conditions favorables à un dialogue inclusif. Cette implication des divers acteurs renforcerait alors la redevabilité publique et la solidarité nationale, permettant ainsi d’atténuer la prééminence des intérêts individuels et les querelles de chapelle qui peuvent être un frein à la bonne marche du processus. C’est d’ailleurs à ce prix que la population adhérera réellement à la cause des indigents et que l’iniquité d’accès aux soins ne sera plus une situation vécue à titre uniquement personnel, comme cela est fréquemment le cas, mais sera perçue comme une vraie préoccupation commune et nationale.


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