Financing Health in Africa - Le blog
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Africa Health Forum : investir, avec le secteur privé, dans la santé en Afrique

2/25/2014

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Dans ce billet de blog, Serge Mayaka (Ecole de Santé Publique de Kinshasa et doctorant à l’Université Catholique de Louvain) interviewe Madame Agnès Soucat, Directrice du Département pour le Développement Humain à la Banque Africaine du Développement (BAD) au sujet d’un événement  que la BAD organisera, conjointement avec le Groupe Jeune Afrique, à Genève les 16 et 17 mai 2014 (juste avant l’Assemblée Mondiale de la Santé). Le Forum est conçu comme une plateforme réunissant les décideurs politiques clés et des dirigeants de laboratoires, d’institutions financières et de toutes les industries du secteur de la santé. 

   

Quelle est l'analyse sous-jacente à l'organisation de cette conférence?

L’Afrique connaît de profondes mutations, qui ont toutes une incidence sur la constitution de son capital humain et sur la manière dont les différentes parties prenantes du public et du privé doivent envisager l’investissement dans le secteur de la santé. La démographie en Afrique se caractérise par une population jeune et en croissance rapide ; cela offre des perspectives de croissance très dynamique, à condition d’investir judicieusement dans le capital humain et d’exploiter pleinement les compétences. Sur le plan économique, les pays africains affichent une croissance de 5 % en moyenne pour les dix dernières années et continuent de résister aux crises mondiales. Le secteur privé est plus que jamais présent. Sur le plan technologique, le continent bénéficie de l’évolution de la courbe technologique, avec des avancées spectaculaires dans le domaine des technologies de l’information et de la communication. À l’horizon 2025, la couverture du réseau de téléphonie mobile sera quasi universelle. Sur le plan politique, la démocratie gagne du terrain en Afrique, et les normes de gouvernance ne cessent de s’améliorer, grâce à la demande accrue de participation citoyenne et de redevabilité, qui a encouragé les réformes démocratiques que nous connaissons et réduit les conflits et les guerres civiles.

Conscients de ces transformations, nous pensons que l’investissement traditionnel dans la santé n’est pas une réponse adaptée. Les défis à relever sont différents. Les acteurs ont changé. Les moyens technologiques à disposition ont également changé. L’offre et la demande de soins ont évolué. Forts de ces constats nous avons conçu le Forum sur la santé en Afrique (Africa Health Forum) comme le premier forum public-privé sur l’économie de la santé en Afrique. Le Forum prend acte des évolutions récentes qui marquent le continent et accorde au secteur privé une place équivalente à celle du public et favorise les interactions entre les deux. Le Forum met en avant quatre thèmes centraux, alignés sur les mutations profondes que connaît le continent, pour orienter l’investissement dans la santé : emploi, gouvernance, nouvelles technologies et financement.  

Pouvez-vous illustrer ce que ce nouveau modèle d’investissement dans la santé pourrait signifier, par exemple pour une agence comme la BAD ?

Il faut opter pour une approche multisectorielle, car les défis du continent dépassent le cadre traditionnel des investissements dans la santé. Par ailleurs, secteurs privé et public doivent apprendre à mieux développer leurs synergies pour des investissements plus efficients dans le secteur de la santé. Dans le cadre de sa nouvelle stratégie de développement du capital humain, la BAD soutiendra les investissements dans la santé à travers trois axes :
  1. Perfectionnement des compétences et de la technologie pour améliorer la compétitivité et les perspectives d’emploi. La BAD soutiendra par exemple le développement du secteur pharmaceutique sur le continent, les partenariats public-privé et le développement des compétences pour assurer une offre de soins de qualité ; 
  2. Promotion de l’efficience et de l’inclusion dans la prestation de services. L’objectif est d’optimiser l’utilisation des ressources financières et de renforcer la responsabilité et la participation citoyenne, en matière de gouvernance, pour fournir des services plus équitables et de meilleure qualité qui correspondent aux choix des citoyens et contribuent à la stabilité de sociétés caractérisées par l’ouverture ; et 
  3. Mise en place de systèmes financiers et sociaux concourant à l’inclusion.

Partant de votre expérience sur les dynamiques actuelles en Afrique, quelles sont, selon vous, les solutions innovantes porteuses pouvant favoriser l’évolution du secteur de la santé en Afrique ?


 Les Etats africains et l’ensemble des acteurs publics et privés doivent se mobiliser pour poursuivre les avancées réalisées mais un nouveau paradigme est nécessaire pour favoriser l’évolution du secteur de la santé. Les Etats africains doivent mobiliser plus de ressources intérieures pour investir dans la santé et le contexte actuel est favorable. Le continent connaît en effet des taux de croissance remarquables permettant d’investir davantage de ressources nationales tout en mettant en place des politiques qui accroissent l’équité et la justice sociale. Les perspectives d’espace budgétaire lié à l’exploitation des ressources naturelles sont aussi prometteuses. Il est également important de souligner que les Etats qui ont fait des progrès en matière de bonne gouvernance, de redevabilité et de transparence dans l’utilisation des ressources pour la santé sont ceux qui obtiennent les meilleurs résultats en matière de réduction de la mortalité. Les Etats africains doivent par ailleurs redoubler d’efforts pour optimiser l’utilisation des ressources investies dans la santé en adéquation avec la Déclaration de Tunis de juillet 2012 sur l’optimisation des ressources, la soutenabilité et la redevabilité dans le secteur de la santé. Ils doivent créer des incitations plus fortes pour une allocation des ressources fondée sur des données probantes et pour des activités à fort impact sur la santé.  

En quoi cela se démarque-t-il de ce qui a déjà été tenté dans le passé ?

Par le passé, les pays africains ont beaucoup compté sur l’aide extérieure pour financer la santé et le rapport de forces doit à présent être rééquilibré grâce au recours à des mécanismes de financement innovants. L’aide décline du fait de la crise financière mondiale et des nouvelles priorités des bailleurs de fonds. Le manque de financement qui en résulte doit être comblé au niveau national et les Etats doivent employer des moyens novateurs pour lever des fonds supplémentaires. De nombreux pays africains analysent par exemple les options de financement durable du VIH et du paludisme, et leurs mécanismes de mise en œuvre. Cela comprend en particulier les bons (Malaria Bonds), les prélèvements sur les transactions bancaires et sur les billets d’avion, les taxes sur l’alcool ou les cigarettes. Les partenariats avec le privé sont évidemment également essentiels.

Justement : pour ce qui est du financement de la santé, quel rôle voyez -vous pour le secteur privé industriel et commercial en Afrique?

Le secteur privé est un élément clé pour relever les défis auxquels le secteur de la santé est actuellement confronté en Afrique. Le secteur privé occupe en Afrique une place importante à tous les niveaux de la prestation de services de santé et son engagement accru pourrait contribuer à améliorer la qualité et l'accessibilité des services, la redevabilité, la création d'emplois et favoriser une croissance économique robuste sur le continent. Le secteur privé a un rôle central à jouer pour tirer parti de la révolution technologique en cours qui offre de nouvelles options pour la gestion, le financement et la prestation des services de santé.

Dans ce cas, une nouvelle vision du secteur de la santé serait nécessaire…

Tout à fait, le secteur de la santé est un secteur productif qui peut fournir environ 1,5 million d’emplois pour les jeunes Africains d’ici à 2020 et contribuer à la croissance économique du continent. A titre d’exemple, le développement de l'industrie pharmaceutique et l’augmentation de la demande en médicaments créent des opportunités pour la recherche & développement, la fabrication, la vente et la distribution de médicaments. Hors du domaine commercial, il existe également de nombreuses opportunités pour le développement de l’entreprenariat social dans le secteur.

Pouvez-vous nous donner plus d’information sur le format du Forum sur la Santé en Afrique ? Comment la dynamique sera-t-elle entretenue après Genève ?

Le Forum sur la Santé en Afrique est destiné aux décideurs du continent africain, qu’ils soient du secteur public ou privé. Il a pour ambition de donner aux décideurs africains les informations et outils dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées qui pourront les aider à mieux investir dans le secteur de la santé, à l’échelle de leur pays ou de leur région.

Le Forum est donc conçu comme une plateforme de networking. Des rendez-vous ‘B2B’ (Business to Business) permettront aux participants de se rencontrer en toute confidentialité, dans des salons dédiés. Un espace d’exposition sera également mis à disposition des sociétés qui souhaitent présenter leurs activités aux participants. Le Forum permettra donc d’entamer des discussions susceptibles de déboucher sur des partenariats.

Par ailleurs, la BAD, comme elle le fait déjà, poursuivra son dialogue régulier avec les gouvernements en mettant en avant les idées, bonnes pratiques et solutions présentées lors du Forum. La BAD sera également à l’écoute des représentants des secteurs public et privé pour envisager des opportunités de collaboration et d’appui à leurs initiatives. Enfin, le Africa Health Forum est conçu comme un rendez-vous régulier ; la seconde édition du Forum permettra de faire le point sur les avancées réalisées et de maintenir le contact avec les participants de la première édition.

 Pour de plus amples informations, je vous invite à consulter le site du forum. 

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