Dans notre précédent billet de blog, nous vous avions annoncé le lancement de la deuxième phase de la recherche collaborative « Muskoka ». Nous vous avions annoncé la tenue d’un atelier de développement méthodologique dans les locaux de l’Ecole Nationale de Santé Publique de Rabat, les 15, 16 et 17 décembre prochain. A une semaine du début de l’évènement, Maxime Rouve fait le point sur la situation.
La phase II de l’étude Muskoka, cadre de l’atelier méthodologique
Pour rappel, la deuxième phase de la recherche Muskoka (sponsor : Fond Français Muskoka / UNICEF) aura pour objectif d’appliquer aux systèmes de santé le concept d’« Organisation Apprenante » (il conviendra alors de parler de « Système Apprenant »). Le concept de l’organisation apprenante est issu du monde de l’entreprise et part du constat que dans notre ère contemporaine d’interdépendance et de changements permanents, la capacité à apprendre est une aptitude-clé pour la performance organisationnelle ; dans le secteur privé, elle est même une condition de survie. Notre hypothèse est que ce concept peut être transposé au système de santé et se prête particulièrement bien à la compréhension des enjeux relatifs à la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), tant celle-ci soulève des défis politiques, techniques et organisationnels.
Cette recherche multi-pays est ambitieuse par sa nouveauté. Il s’agira à la fois de prouver la pertinence du concept et de mettre en œuvre une approche originale pour récolter des données structurées sur un grand nombre de pays.
Un atelier attendu avec enthousiasme
Pour mettre ce projet sur les rails, nous avons décidé d’organiser un atelier de développement méthodologique. Grâce au soutien généreux de l’OMS (réseau P4H), nous avons pu lancer l’invitation à l’ensemble des pays d’Afrique Francophone, sans oublier le cousin d’Haïti. Rien de moins !
Du côté des communautés de pratique, nous nous étions lancés ce défi sans trop savoir combien de pays répondraient ‘présents’. Force a été de constater un réel engouement pour ce projet et cet évènement, au vu de l’afflux rapide des candidatures ! Les pays dont les candidatures ont pu être retenues à temps et qui seront donc représentés à Rabat, sont les suivants : le Sénégal, le Mali, le Togo, le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, le Burundi, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Cameroun, et, bien sûr, le Maroc. Ce seront donc 11 pays en tout, représentant une grande part de la diversité de l’Afrique Francophone, qui viendront débattre et participer sur la thématique des Systèmes apprenants appliqués à la CSU. Il est probable qu’ils seront rejoints ultérieurement par trois autres pays (Haïti, le Tchad et la République Centrafricaine) qui pour des raisons pratiques, ne pourront se joindre à nous pour l’atelier.
A cet enthousiasme du côté des participants, se joint celui des organisateurs.
En effet, au-delà du nombre, les pays invités ont également su répondre en qualité, comme en témoignent les personnalités retenues par chaque équipe pays. Un point particulièrement intéressant à nos yeux réside dans le caractère très diversifié des expériences et profils des participants. Les ateliers et réunions de communautés de pratique étant comme vous le savez une occasion unique de partager entre personnes partageant une passion commune mais disposant de savoirs faire différents, l’atelier des 15, 16 et 17 décembre prochain promet de s’avérer très enrichissant.
Un autre point positif fut de constater le soutien clair et sans faille des ministères concernés par la CSU dans les pays participants, au premier rang desquels les Ministères de la Santé. Le caractère introspectif de ce projet nécessite que la motivation des ministères de la santé à conduire leur auto-évaluation soit réelle: nous avions dès lors posé comme condition un soutien expresse des ministères concernés, qui fut facilement et systématiquement obtenu par chaque délégation. Ce soutien est à nos yeux un élément clé de réussite, dans le cadre de la présente recherche mais également bien au-delà. Nous le percevons également comme une preuve de la confiance que les ministres de la santé africains accordent désormais aux communautés de pratique.
Le plus dur reste à faire…
Les délais pour organiser cet atelier, très courts, ont représenté et représentent encore à l’heure actuelle un réel défi pour les organisateurs et les partenaires de l’évènement.
Surtout, l’essentiel reste à faire : travailler constructivement, efficacement, afin d’atteindre les objectifs de l’atelier :
1. Familiariser les délégations avec le concept du Système Apprenant.
2. Développer ensemble la grille d’évaluation et la méthodologie.
3. S’accorder sur le bon processus pour l’administration de cette grille au niveau du pays.
4. S’accorder sur un planning et un échéancier pour les différents livrables.
Toutes les conditions semblent présentes pour que cet atelier soit de qualité. Mais cela devra être confirmé dans les faits, au travers des résultats qui découleront de ces trois jours de travail ensemble. Nous tiendrons bien sûr les lecteurs de ce blog informés des développements de ce projet.