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Renforcement des capacités pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) : réflexions sur le deuxième cours avancé sur le financement de la santé pour la CSU dans les pays à revenu intermédiaire et faible.

8/17/2015

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PictureKurfi Abubakar Muhammed (MD, MPH, MBA)
Kurfi Abubakar Muhammed  

Kurfi Abubakar Muhammed (Gestionnaire Principal, Normes et Assurance Qualité, Régime Nigérian d’Assurance Maladie) partage avec nous son expérience et ses impressions suite au cours auquel il a assisté il y a quelques semaines à Barcelone.

Du 8 au 12 Juin 2015, j’ai eu l’occasion de participer au Deuxième Cours Avancé sur le Financement de la Santé pour la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) dans les pays à revenu intermédiaire et faible, qu'organisait l'OMS. Ce cours s’intègre aux efforts engagés par l’OMS en faveur du renforcement des capacités, afin de permettre aux professionnels travaillant sur le financement de la santé dans les pays à revenu faible et intermédiaire de développer leur expertise technique. Le cours s’est déroulé sur 5 jours à Barcelone (Espagne) et a été suivi par 55 participants, travaillant dans 25 pays. Le principal objectif de ce cours est d’amener les participants à mieux comprendre les notions de financement de la santé et de CSU. Ce cours vise également à faire connaitre aux participants le cadre de la politique de Financement de la Santé de l’OMS, et, d’une manière plus générale, l’approche de l’OMS en matière de  politiques de santé. Ont été également mis en avant les expériences menées dans certains pays, en matière d’objectifs pour les politiques de financement de la santé axées sur la CSU, notamment. De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire se trouvent en Afrique, et beaucoup d’entre eux n’ont pas encore fait beaucoup de progrès sur le chemin menant à la CSU. D’où la pertinence de ce cours pour les experts de pays tels que le mien, le Nigéria. Nous n’avons pas été déçus.    

Mais tout d’abord quelques mots sur le cadre. Même si je n’ai jamais été un grand fan de l’équipe de football de Barcelone, je dois avouer que j’étais ravi de visiter la ville deux jours après sa victoire en Ligue des Champions. Qui sait, peut-être aurais-je l’occasion de me joindre à toutes ces festivités ? Mais au-delà de ma joie à l’idée de  visiter Barcelone, j’avais une arrière-pensée tenace. De tous les endroits possibles, pourquoi avoir choisi l’Espagne pour enseigner le Financement de la Santé et/ou la CSU à des personnes venant des quatre coins du monde ? Quelles  leçons sur le Financement de la Santé peuvent être retirées pour les pays à revenu intermédiaire et faible, depuis la Catalogne ? Juste après mon arrivée, j’ai appris avec soulagement que le choix du lieu de cours avait été effectué pour des raisons historiques et logistiques, plutôt que pour un quelconque intérêt académique.


Aperçu du cours

A mon sens, ce cours constitue une revue exhaustive des déterminants de la CSU dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Grâce aux discussions concernant, entre autres, l’espace fiscal et la problématique des compromis nécessaires à la viabilité, les participants ont pu d’avantage comprendre le concept « d’espace fiscal » et les aspects clés de l’environnement macroéconomique et fiscal qui déterminera la potentielle enveloppe budgétaire sanitaire de l’Etat, particulièrement en ce qui concerne le financement de la santé.  Une autre problématique majeure qui a été abordée est celle de l’augmentation du recouvrement des recettes fiscales, en relation avec le financement de la santé : ont été mis en avant les différentes catégories de ressources, les objectifs spécifiques d’une politique de recouvrement des recettes, ainsi que les choix disponibles pour les décideurs politiques. A également été abordée la possibilité de lier la mobilisation des ressources avec  les réformes de mutualisation (« pooling reforms »), afin de minimiser les risque en matière d’Assurance Santé. A ce titre l’on nous a expliqué pourquoi l’extension des mécanismes de mutualisation des risques est un objectif pour les réformes visant à progresser vers la CSU. Nous avons également appris comment déterminer les caractéristiques souhaitables et non souhaitables pour un « pool » efficient (capacité de redistribution).

Par la suite, a été abordée la problématique de la stratégie d’achat en assurance santé, qui avait pour but de présenter les défis posés par l’allocation des fonds mis en commun aux prestataires de santé, au titre de la fourniture des services. Nous avons appris à comprendre davantage la fonction d’achat et comment elle peut être utilisée pour atteindre les objectifs du système de santé. Les avantages et désavantages des différentes options de paiement en matière d’assurance santé ont été abordés, de même que les éventuelles incitations négatives et les conséquences imprévues de différents systèmes de paiement des prestataires, ainsi que les différentes façons possibles de combiner les différents mécanismes de paiement.    

Économie politique de la CSU

A mes yeux, l’un des moments les plus marquant de ces 5 jours aura été l’intervention de Rob Yates intitulée « Economie Politique de la CSU ». Dans son exposé, Rob a mis l’accent sur la dimension politique de la discussion sur la CSU, et sur comment celle-ci est liée aux aspects techniques et économiques du débat visant à progresser vers la CSU. Ont été partagées des leçons importantes, découlant des questions de politique économique qui ont influé sur la manière dont différentes nations ont atteint la couverture de santé universelle, comme par exemple le fait de lui accorder un rôle prioritaire dans le budget dédié à la santé ; ou le rôle important joué par la croissance macroéconomique, qui permet aux pays d’étendre la couverture et de fournir une meilleure protection financière à leurs citoyens. Une allocation efficiente, une réallocation aussi bien qu’une redistribution des maigres ressources ont également été identifiées comme des stratégies valables pour augmenter les ressources financières disponibles pour la santé.

Ce qui m’a frappé en tant que Nigérian est le fait que la Thaïlande, un pays au PIB comparable au nôtre, a été capable d’utiliser la suppression des subventions en faveur des carburants pour financer un système d’assurance maladie en faveur de sa population. La clé pour y parvenir est néanmoins de pouvoir compter sur un leadership politique fort, capable de gérer les changements sociaux, économiques et politiques majeurs requis pour permettre la mobilisation des ressources nécessaires au financement de la santé et, dans un même temps, mettre en place un système de gestion des dépenses ainsi que des politiques prudentes et responsables, qui vont permettre l’extension de la couverture et fournir des bénéfices à l’ensemble de la population pauvre.  Je crois que le mouvement citoyen en faveur d’une nouvelle administration au Nigéria, ainsi que le « pedigree » du nouveau président (qui est quelqu’un qui tient ses promesses, avec un goût pour la responsabilité publique et une aversion pour la corruption), peuvent servir de modèles sur lesquels le Nigéria doit s’appuyer pour construire les fondations qui lui permettront d’atteindre la CSU.   


Toucher les personnes du secteur informel: repenser les options politiques

Il est bien connu que 70-80% des Nigérians payent les soins de santé de leurs propres poches. Cette absence de protection financière a fait basculer de nombreux Nigérians dans la pauvreté, notamment du fait d’un faible taux de pénétration de l’assurance (défini comme le rapport entre les primes gagnées et le PIB du pays, ce taux est inférieur à 6% au Nigéria). Cette grave incapacité du Nigéria à fournir une assurance santé à la majorité de ses citoyens, et tout particulièrement à ceux du secteur informel(du moins à l’heure actuelle), a fait que j’ai grandement apprécié le cours donné par Joseph Kutzin, de l’unité de financement de la santé de l’OMS. Dans son cours, il a notamment abordé l’épineuse question de savoir comment permettre aux personnes qui n’ont pas un emploi salarié régulier (le « secteur informel ») d’avoir accès aux services de santé dont elles ont besoin à travers la mise en place d’un système de protection financière. Il nous a également montré comment appliquer une méthode fonctionnelle à un défi majeur du financement de la santé, en démontrant l’importance de cette manière de penser et d’avoir une vision globale. Il en est ressorti qu’il est particulièrement pertinent d’aborder le défi sous un angle différent, en se demandant non plus « comment faire contribuer le secteur informel », mais plutôt « comment garantir un accès et une protection financière pour tous ? », au-delà des considérations de nature de l’emploi. En tant que défenseur ferme de l’Assurance Maladie Communautaire en tant que chemin pour atteindre la CSU, j’ai commencé à discerner des raisons pour lesquelles cela n’est pas nécessairement la meilleure option pour les pays à revenu intermédiaire et faible. Il serait plutôt nécessaire, au Nigéria, de concevoir des modes de financements plus innovants et de « boucher » les fuites existantes au niveau de la gestion des finances dans le pays, afin d’espérer étendre la couverture sanitaire de son secteur informel. L’assurance santé devrait, de plus, être rendue obligatoire, en utilisant les revenus provenant des impôts, les bonifications du pétrole et d’autres déductions fiscales pour subventionner les contributions des pauvres.

Les leçons apprises

Le cours a été pour moi une très bonne occasion de faire des rencontres et de me lier avec des experts partageant les mêmes points de vue. J’ai beaucoup appris de mes collègues du Rwanda, qui sont actuellement confrontés au défi de parvenir à trouver un juste équilibre entre  qualité et  couverture de la population ; ou de mes amis du Ghana, qui sont en train de lutter pour trouver l’équilibre entre les dépenses et les revenus du système national d’assurance maladie ; ou bien encore des experts indonésiens, où la réforme pour capter la classe moyenne dans le système national d’ assurance maladie porte ses fruits. Avant tout, il a été évident pour moi comme pour tous les autres participants du cours que des pays sont parvenus à mettre en œuvre la CSU, et qu’un plus grand nombre encore en ont la capacité et parviendront à l’atteindre, à travers une variété de parcours et de trajectoires. Nous sommes parvenus au constat qu’une volonté politique forte, l’implication et la responsabilisation des communautés, le désir d’un changement social, le développement d’options innovantes de financement ou une utilisation plus efficiente des ressources, constituent des clés pour l’atteinte de la CSU dans tous les pays.


Traduction : Nimer Ortuno Gutierrez 


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