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FBR : Peut-on et doit-on toujours tout vérifier ?

9/12/2016

24 Commentaires

 
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Matthieu Anthony

La vérification est une fonction essentielle de tout programme de Financement Basé sur les Résultats (FBR). A l’heure où la question de la pérennité institutionnelle et financière du FBR se pose dans de nombreux pays, Matthieu Antony (AEDES) nous présente le principe de Pareto qui pourrait nous aider à trouver un équilibre entre « impératif de contrôle » et « objectif d’efficience ». 






La vérification comme pierre angulaire du FBR

De manière générale, la vérification vise à s’assurer que les services de santé pour lesquels une demande de paiement est faite ont été fournis et sont de qualité. Les raisons expliquant la mise en place d’un tel système sont multiples :
  • La vérification permet de garantir un certain niveau de transparence dans le paiement des crédits FBR
  • La vérification permet de limiter le comportement opportuniste des prestataires de soins en faisant peser sur ces derniers la menace de sanction en cas de manquement à ses obligations contractuelles.
  • Enfin, une vérification rigoureuse peut contribuer à améliorer la qualité du système d'information de routine en incitant le prestataire à porter une plus grande attention sur la tenue de ses registres.

La vérification des résultats est donc primordiale pour garantir la crédibilité du FBR auprès de toutes les parties prenantes. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’un programme FBR démarre et que les acteurs ne sont pas familiarisés avec les nouveaux arrangements institutionnels en place.

Alors pourquoi revoir les procédures de vérification ?

Tout simplement parce que les procédures de vérification, telles qu’elles sont appliquées actuellement (dans la majorité des programmes sur lesquels j’ai eu la chance de travailler) sont coûteuses et peu efficientes. Pour illustrer mon propos je me concentrerai sur la vérification quantitative, encore appelé vérification administrative ou de cohérence.

La vérification dite « quantitative » est souvent extrêmement coûteuse en ressources humaines et en temps. Cela s’explique par l’obligation faite aux agents vérificateurs de procéder au contrôle de toutes les prestations de soins réalisées par toutes les structures de santé au cours d’une période donnée (souvent le trimestre). Pour peu que l’on ait une vingtaine de services de santé (indicateurs quantitatifs) et une centaine de structures de santé ciblées par le FBR (et cela seulement dans le cadre d’un projet pilote), il est facile de comprendre que la tâche s’annoncera longue.

De manière générale, les agences chargées de la vérification sont confrontées au problème suivant : mettre en place un contrôle rigoureux de l’ensemble des prestations de soins tout en respectant les délais imposés pour assurer un paiement des crédits FBR dans les délais aux prestataires de santé.

De mon point de vue, on a tendance à sous-estimer le temps nécessaire pour la vérification, ce qui peut avoir deux conséquences :
  • Les vérificateurs effectuent une vérification rapide qui risque d’être de mauvaises qualités ;
  • Les vérificateurs qui peuvent avoir d’autres fonctions n’accomplissent plus ces dernières.

Précisons en effet que dans certains cas, le personnel chargé de la vérification est également responsable d’autres appuis techniques que ce soit au niveau central ou périphérique. Dans ce cas, la vérification des prestations médicales peut se faire au dépend d’autres activités toutes aussi importantes, voir plus constructives (notamment lorsque les vérificateurs ont des compétences cliniques) telles que le coaching des structures de santé.

Principe de Pareto ou « règle des 80/20 »

Pareto est un économiste sociologue italien du 19ème Siècle qui découvrit dans plusieurs pays d’Europe, que 20% de la population finançaient 80% des recettes d’impôts. Il en déduisit alors que 20% de la population détenaient 80% des richesses du pays. Ce constat a par la suite été transposé en principe que l’on peut résumer de la façon suivante : 80% des effets sont le fruit de 20% des causes (règle des 80/20).  

Il s’est avéré que ce principe, qui est purement empirique et n’a pas de fondements théoriques, est observé dans de nombreux domaines : commerce, management, industrie. Ce faisant, il s’est érigé en un outil d’analyse puissant permettant de séparer les choses en deux catégories : prioritaire et secondaire. De mon expérience, je pense que ce principe peut s’appliquer également à la vérification dans le cadre du FBR.

Comme nous l’avons vu plus haut, l’un des principaux objectifs de la vérification quantitative est de limiter le risque de « sur-paiement » en vérifiant que les activités déclarées qui entraîneront un paiement aux prestataires sont bien réelles. Dans cette optique, toutes les activités et donc tous les indicateurs ciblés par le FBR n’ont pas la même importance. En fonction du volume d’activité réalisé et des prix unitaires fixés, l’incidence financière de chaque indicateur sera différente.

Selon un exercice réalisé dans un pays d’Afrique Subsaharienne mettant le FBR en place depuis plus de 4 ans, il ressort qu’un tiers des indicateurs vérifiés au niveau des centres de santé (32%) contribuent à 80% du montant total épargné (donc non dépensé) grâce à la vérification. Ces résultats montrent qu’il serait possible d’identifier des indicateurs « à risque élevé » et donc prioritaires en terme de vérification et des indicateurs secondaires car présentant « un risque financier modéré voir faible ».

Quelle leçon tirer du principe de Pareto?

La principale leçon à tirer du principe de Pareto est que la « maximisation » de la vérification ne garantit pas « l’optimisation » des résultats obtenus. Dans tout processus de vérification, un équilibre doit être trouvé entre l’efficacité du système et les coûts qu’il génère. Ceci est particulièrement vrai lors de l’extension d’un programme FBR. C’est pourquoi, dans un but d’efficience et de pérennité du système de vérification, des alternatives à un contrôle exhaustif et systématique des prestations de soins doivent être explorées.

Sur ce dernier point, la mise en place d’un système de vérification basé sur les risques est une piste à approfondir. Ce système s’appuierait sur (i) un échantillonnage des indicateurs de performance et des structures de santé en fonction de leur niveau de risque financier et (ii) l’adoption de mesures de contrôle renforcées lorsque le risque est élevé et de mesures simplifiées lorsque le risque est faible. A l’évidence, les modalités d’échantillonnage et les mesures de vérification devront être définies par l’acheteur de service afin d’éviter toute collusion entre le personnel de santé et les vérificateurs.

Conclusion

En guise de conclusion je reviendrai sur l’idée qu’une vérification intensive peut être nécessaire en début de programme, mais qu’il faut ensuite aller vers plus d’efficience. Il s’agira alors d’être réaliste et d’admettre que le processus de vérification dans le cadre du FBR ne doit pas apporter une certitude absolue sur toutes les prestations fournies par les structures de santé, mais un certain degré de certitude que l’acheteur de service estimera acceptable compte tenu des circonstances.

Quelles sont vos opinions ou expériences à cet égard ?
 


24 Commentaires
ZONGO ALOYS
9/13/2016 10:56:44 am

Répondre
Hyacinthe Kankeu
9/13/2016 12:12:19 pm

Merci Matthieu pour cette analyse intéressante sur la nécessaire recherche de plus d'efficience dans le processus de verification des résultats des programmes FBR.
Pour ce qui de la recommandation qui découle de ce travail, je me demande si l'adoption d'un système de verification uniquement base sur les risques ne présente pas le... risque qu'il y ait dans le temps un transfert des... risques des indicateurs prioritaires vers ceux considérés comme "secondaires" au depart.
Ainsi, et pour emboîter ton pas sur le fait que "les modalités d’échantillonnage et les mesures de vérification devront être définies par l’acheteur de service afin d’éviter toute collusion entre le personnel de santé et les vérificateurs", je pense qu'un echantillonnage aleatoire des indicateurs avec remplacement d'une certaine proportion (quart, tiers ou moitie par exemple) d'entre eux chaque trimestre mériterait d’être envisagé. Cela permettrait en effet d'adresser à la fois le souci d’exhaustivité (sur une année par exemple) et la question du risque financier (qui serait alors "lissé" dans le temps).

Répondre
Antony Matthieu
9/13/2016 10:36:08 pm

Merci Hyacinthe pour cette suggestion. Effectivement je ne suis pas rentré dans les détails du processus d'échantillonnage mais c'est aussi l'objectif de ce blog : essayer de voir ce qui se fait en matière de "risk based vérification sampling".

Pour aller dans ton sens, je pense qu'une modalité d'échantillonnage pourrait être de combiner : 1) un échantillonnage raisonné permettant de cibler systématiquement les indicateurs "à risque élevé" (ce qui suppose au préalable de mettre en place un mécanisme de surveillance/calcul du risque) et, 2) un échantillonnage aléatoire parmi les autres indicateurs afin de maintenir un certain degré d'incertitude quant aux indicateurs vérifiés et éviter le phénomène de transfert dont tu parles.

Maintenant il serait intéressant de savoir si de telles expériences existent et, si oui, si elles ont été documentées? A bon entendeur...

Répondre
Bruno Meessen
9/14/2016 10:43:07 am

Ce serait aussi intéressant d'avoir ces fonctions aléatoires directement intégrées dans la technologie. Ex: le vérificateur clique un bouton sur sa tablette qui propose d'office un échantillonnage (avec archivage de sa proposition pour contre-vérification ultérieure éventuelle).

Jubilé DJAKPO
9/13/2016 02:06:35 pm

Excellente analyse que je partage totalement. En effet, sur la durée, la fonction de vérification devrait s'articuler davantage autour d'autres fonctions comme le tutorat, la capitalisation des savoirs et expériences et l'optimisation des exploitations que l'on peut en tirer (renforcement des capacités, autonomisation, sanctions, cercles de partage et de retours d'expérience, etc.). Le suivi et le contrôle deviendraient alors secondaires, voire ciblés.

Répondre
Nicolas de Borman link
9/14/2016 12:34:14 pm

Bonjour Matthieu,
Merci pour l'excellent blog sur un sujet important.

Je partage l'opinion que la vérification systématique en routine perd de son efficacité avec le temps. A mon sens, l'optimisation de ce processus peut être réalisé avec un certain nombre de mesures concrètes.

1. A mon sens, dans les pays ou la vérification est mensuelle, elle devrait être basculée à une vérification trimestrielle. je ne pense pas qu'une vérification mensuelle soit efficace.

2. Concentrer la vérification sur les prestations qui sont liées au plus gros volume de paiement fait tout son sens (y compris la contre-vérification, ou vérification "communautaire").

3. Passer a une vérification "basée sur les risques" est certainement à tester.

Comment est calculé ce risque de fraude? Le Zimbabwe est - à ma connaissance - un de seuls pays a avoir mis en place ce processus. Dans ce pays, l'écart entre les données déclarées et vérifiées détermine le coefficient de risque, et donc la probabilité pour une structure d'être à nouveau vérifié.

Nous pensons que cette "mesure du risque de fraude" pourrait être complétée par une analyse tendancielle de l'utilisation (la donnée pour le trimestre Y sort t'elle d'un intervalle de confiance X).

D'autres algorithmes pourraient être développés - en particulier à partir du moment ou les programmes FBR digitalisent le processus de mesure de la qualité des soins, comme avoir une alerte quand une structure déclare un grand nombre d'enfants complètement vaccinés alors que la structure de santé est en rupture de BCG (c'est un cas que nous avons observé dans des structures de santé en RDC : http://viz.bluesquare.org/skv-stockouts.html) .

Ce sont des points sur lesquels BlueSquare travaille. Si certain sont intéressés de réfléchir collectivement la dessus, nous sommes preneurs.

3. Dernier point. Des données fiables (et vérifiées) sont nécessaires pour d'autres modalités de financement de l'offre de soins. Les intrants anti-malariques distribués par un programme national sont souvent distribués sur base des données d'utilisation des services de santé. Un responsable du Global Fund estimait que les données de Malaria (données déclarées) dans un pays était le double de l'incidence réelle, entre autre à cause de l'incitation à la sur-déclaration que le système de distribution entrainait.

Pour cette raison, je pense qu'il est important que le système de vérification ne serve pas uniquement au FBR, mais devienne un système de vérification des quantités et de mesure de la qualité des soins qui bénéficie a l'ensemble des acteurs qui mettent en place des systèmes de "financement basé sur les données". Pour nous, cette vision d'une utilisation plus large des données de la vérification implique une interopérabilité complète entre les systèmes de vérification du FBR, et les systèmes d'informations sanitaires, ce à quoi nous travaillons dans des pays comme le Benin et la RDC.

Autrement dit: alléger le processus de vérification est une piste pour en assurer la viabilité financière, faire en sorte que les données que ce processus génère soient utiles pour d'autres acteurs au delà des programmes FBR en est une autre.

Bonne journée!

Nicolas

Merci pour

















Répondre
Erik Josephson
9/27/2016 09:49:46 pm

Nicolas, je suis bien d'accord avec ton dernier point. La valeur de la verification passe au dela du FBR. L'efficience des interventions et du financement des gouvernements, et des bailleurs, depend de la qualité des données qui démontrent, ou pas, le progrès sur le terrain. Nous vivons toujours dans un monde ou l'on attend la sortie d'évaluations périodiques telles que le Demographic and Health Survey, ou le Service Provision Assessment, pour connaitre la réalité. Cela ne devrait pas etre le cas.

Ramanana Rahary Didier
9/14/2016 12:18:56 pm

Merci Matthieu pour cette riche et pertinente réflexion,

Le principe et les propositions d'échantillonnage des prestations à vérifier ne pourront-t-ils pas aussi être appliqués pour les prestataires de services? Ou en d'autres termes, les vérifications doivent-elles être menées systématiquement dans touts les structures ou pourrait-on uniquement les mener dans les structures identifiées comme à risque?

Bien à vous

Répondre
Antony Matthieu
9/14/2016 11:03:03 pm

Bonjour Didier,

La réflexion sur l'échantillonnage des indicateurs peut (et à mon sens doit) s'étendre aux formations sanitaires. Toutefois, je constate que la vérification est une composante sensible notamment la vérification quantitative. Une réforme par étape du processus serait donc judicieuse (démarrer par un échantillonnage des indicateurs de performance puis, à termes, parvenir à un échantillonnage des prestataires de soins).

Répondre
Ramanana-Rahary Didier
9/15/2016 09:06:50 am

Merci Matthieu,

J'ai mis ma réponse comme un nouveau commentaire.

Bien à toi

Daniel Vandenbergh (AEDES, pharmacien) link
9/14/2016 12:35:13 pm

Cette réflexion me fait penser aux dispositions que l'on prend généralement dans les marchés de médicament en matière de contrôle qualité et de suivi de la performance d'un fournisseur.
On peut faire les rapprochements suivants :
1. Lorsqu'on passe un marché avec un nouveau fournisseur, que l'on ne connaît pas, on va suivre la performance de ce fournisseur en matière de service (prestation générale, respect des termes du contrat, etc.) et maximaliser le contrôle qualité (échantillonnage plus important, contrôle plus exhaustif, etc.). On peut rapprocher cela de la situation d'une vérification exhaustive au démarrage d'un projet, où les prestataires de soins que l'on a en face de nous ne sont pas connus et où l'on doit donc prêter une attention soutenue et plus exhaustive à l'ensemble des indicateurs, quantitatifs et qualitatifs.
2. Avec l'évolution des marchés, une fois qu'un fournisseur est connu, càd que la qualité de sa prestation est connue et s'est vérifiée dans le temps (c'est important !), que les résultats des contrôles qualité effectués a montré que les produits livrés sont de bonne qualité et qu'il n'y a pas eu d'incidents notables sur ce plan, le processus de suivi de la performance va se poursuivre mais en focalisant sur certains critères essentiels (ceux qui permettront de s'assurer que la prestation d'ensemble reste bonne) et l'échantillonnage pour le contrôle qualité sera réduit et deviendra aléatoire dans le choix des produits. On peut rapprocher cela de la situation d'un projet en phase de routine, où les acteurs sont connus, la qualité de leur prestation connue et suivie, la qualité de leur rapportage connue également, et où l'on pourrait donc restreindre le nombre de critères/indicateurs à vérifier.
3. Et au centre de tout cela se trouve le facteur RISQUE. La dynamique de la démarche d'assurance qualité dans le cadre d'un marché pharmaceutique (ce qu'on va suivre, contrôler, etc.) répond à la complétude et à la qualité de l'information dont on dispose concernant le fournisseur, le produit et la chaîne d'approvisionnement dans son ensemble et est directement liée à une analyse des risques que l'on encourt (plus on a d'information sur la chaîne d'approvisionnement, moins le risque est important de rencontrer un problème de qualité déficiente ; et inversement). Et on peut aussi rapprocher cela de la réflexion de Matthieu, qui lie le champ de la vérification à la connaissance du prestataire : lorsqu'on connaît un prestataire de soins, à travers l'historique des vérifications passées, qu'on connaît ses qualités et ses faiblesses, on peut alors mesurer les facteurs de risque et cibler un allègement du processus de vérification sur ces bases.
J'ajouterai peut-être que l'approche ne devrait sans doute pas être globale mais ciblée en fonction de l'historique de chaque prestataire, de la connaissance de ses forces et faiblesses. Un prestataire qui montre une prestation de soins correcte et maintenue ou améliorée dans le temps et une bonne qualité de rapportage pourra sans problème voir le processus de vérification être allégé. Il n'en ira peut-être pas de même pour un prestataire moins "bon". La démarche d'allègement du processus de vérification devrait donc être modulée, un peu "à la carte", en fonction du niveau (et de son suivi) du prestataire (comme on le fera pour le suivi de la prestation d'un fournisseur dans un marché pharmaceutique).
Enfin, par rapport à une sélection aléatoire des indicateurs : bien sûr, le caractère aléatoire du choix des indicateurs à vérifier permettra de prévenir les dérives où l'effort pourrait être porté sur un indicateur ou un groupe d'indicateurs particuliers (ceux sui seront vérifiés). Ceci étant, beaucoup d'indicateurs sont d'une certaine manière liés et je vois assez mal une formations sanitaire tendre à l'excellence pour une prestation donnée et négligeant totalement le reste... Ici encore, le facteur risque est essentiel et l'attention devrait à mon sens être portée en priorité sur les indicateurs fondamentaux, qui permettront de rendre compte de la qualité des prestations les plus essentielles. On peut très bien consid

Répondre
Bruno Meessen
9/14/2016 08:51:14 pm

Daniel, j'aime bien cette analogie. Plutôt qu'un système à la carte, je verrais plutôt un système de rating : sur base de quelques indicateurs, un petit algorithme calculerait un score pour chaque formation sanitaire. A chaque rating correspondrait un effort particulier de vérification. On pourrait même imaginer que lorsqu'une Formation Sanitaire progresse dans son rating, elle reçoive une petite récompense (car dans les faits, si on peut la vérifier moins, le système fait un gain en coût de monitoring).

Répondre
Toe
9/14/2016 08:03:13 pm

Il s'agit probablement de la vérification communautaire. Sans quoi la vérification quantité des prestations doit être exhaustive. La suggestion est intéressante et surtout si l'analyse est fait chaque trimestre pour sélectionner les prestations à vérifier. Ainsi, toutes prestations faisant partie des 20% des indicateurs a l'origine de 80 % des fonds décaissés ou même de l'ensemble des prestations devront faire l'objet de vérification.
En plus de cela, les indicateurs faisant l'objet de présomption de fraudes révélés par les vérificateurs de la quantité peuvent être choisis de façon raisonnée.

Répondre
Bruno Meessen
9/14/2016 08:05:47 pm

Non, Matthieu pose aussi la question sur la vérification quantitative.

Répondre
Toe
9/16/2016 05:28:13 pm

Mais alors, je suis intéressé à savoir comment on détermine avec cette méthode le montant des subsides mensuels de chaque formation sanitaire?

Antony Matthieu
9/14/2016 11:26:58 pm

Bonjour Toe,

Je parle principalement de la vérification quantitative. Je défends ainsi l'idée que cette dernière, après un certain temps, ne devrait plus être exhaustive pour les raisons développées dans ce blog. Je vous rejoins donc sur le fait que certains indicateurs (ceux à risque ou sur lesquels pèse une forte présomption de fraude) doivent être choisis de façon raisonnée, mais dès la phase de contrôle dans les formations sanitaires.

A ma connaissance, très peu de système reposent sur une vérification exhaustive et systématique des données ou des résultats. Que ce soit dans le secteur du médicament, de l'assurance maladie ou même de la finance, la gestion du risque est au coeur du processus de contrôle.

Répondre
Toe
9/16/2016 05:42:03 pm

Merci pour votre réponse.
Mais peut être qu'il y a un petit problème de définition des terminologies à mon niveau. Chez nous au BUrkina la vérification quantité qui se fait du reste mensuellement Consiste à compter les prestations objets d'achat chaque mois pour chaque formation sanitaire afin de déterminer le montant de la facture à lui payer.
Par contre la vérification communautaire couplée à l'enquête de satisfaction des utilisateurs est elle semestrielle et consiste à faire un échantillonnage des prestations (1%) ayant fait l'objet d'achat au cours de la période afin de s'assurer de leur effectivité et de l'existence des utilisateurs ainsi que de leur perception.
Au regard de ce qui précède on parle de laquelle des vérifications ?

Ramanana Rahary Didier
9/15/2016 09:04:34 am

Merci Matthieu pour la réponse,

Oui, je suis d'accord sur la progressivité. D'ailleurs, il a été dit dans ton introduction que l'on doit toujours commencer par l'exhaustivité de la vérification au début (dans toutes les formations sanitaires et pour toutes les prestations). Cela permettrait aux acteurs de comprendre le risque qu'ils prennent s'il leur arrive de frauder; et d'améliorer la qualité de remplissage de leurs données.
Une fois que ces deux éléments sont acquis (seulement après quelques années de mise en œuvre je pense), on peut en même temps procéder à l'utilisation de la loi de PARETO et pour la détermination des structures les plus performantes et dans ces structures les prestations (ou indicateurs) qui consomment le plus.

Mais comme disaient Michel, il ne faut pas seulement se limiter aux formations sanitaires ou aux prestations 20, 30 ou 40% des prestations qui consomment les 80% des ressources. Cela risque de nous faire oublier les autres prestations rares, ou les formations sanitaires moins performantes qui ont aussi été utilisées. Il faudrait donc aussi ajouter à ce premier échantillon, un autre échantillon tiré de manière aléatoire parmi les autres prestations ou formations sanitaires. Cela incitera à TOUTES LES FORMATIONS SANITAIRES et pour TOUTES LES PRESTATIONS de continuer à bien notifier toutes les prestations menées. L'épée de DAMOCLES concernant les sanctions doit toujours peser sur eux.

Merci

Répondre
Ntakarutimana Léonard
9/18/2016 09:17:13 am

Merci bien, Matthieu, d'avoir soulevé cette importante question relative à la vérification dans le cadre du FBR. Mon impression est que la vérification entraînera toujours chez les prestataires l'adoption de comportements adaptatifs qui les permettent de tricher, aussi longtemps que les cas vérifiés et validés se traduisent en plus de fonds payés aux FoSa. Ils pourraient donc tout autant s'adapter bien au modèle des 80/20 que vousproposez.

Je suis cependant tout à fait d'accord avec Matthieu lorsqu'il dit que le temps requis pour la vérification dans le cadre du FBP est souvent sous-estimé; et qu'une vérification exhaustive n'est pas synonyme d'efficience. Cela semble vérifié pour le cas d'un des pays d'Afrique qui a mis à l'échelle national le FBP depuis plus de cinq ans. Matthieu a donc raison de repenser des méthodes de vérification qui viseraient plus d'efficience. Cependant, Une telle vérification devrait être conçue de manière à préserver et renforcer l'offre de soins continus et globaux, aspect le plus souvent consacré comme un des effets perverts des systèmes FBR. Déjà ces systèmes n'achètent qu'une vingtaine d'indicateurs choisis en fonction des priorités identifiées dans le système de santé et/ou de la disponibilité de financements (parfois les bailleurs de fonds décident les activités qu'ils financent en fonction de leurs propres priorités) avec pour effet la fragmentation voire la désarticulation du système de santé. Il en découle que des activités non achetées par le système FBR sont délaissées au profit d'autres "plus rémunératrices". Si, en outre, la vérification se concentre sur des activités permettant d'épargner le plus de fonds, alors les activités les moins rémunératrices parmi celles achetées à travers la stratégie FBR risquent à leur tour d'être délaissées.

Si les activités réalisées dans les FoSa (prise en charge, prévention, promotion, réadaptation) pouvaient toutes être incluses dans le système FBR, alors je proposerai que le système de vérification utilise un tirage aléatoire d'un petit échantillon d'indicateurs contractualisés à vérifier dans toutes les FoSa, mais qui tienne compte de quotas pour chaque type d'activités (en vue de s'assurer qu'aucune activité ne soit délaissée) et de son importance relative dans le budget global du FBP disponible au niveau national. La liste des indicateurs devant être vérifiés devraient changer chaque mois pour ne pas donner du temps aux prestataires de s'organiser pour tricher.
Une vérification à un rythme trimestriel risquerait de mon point de vue d'augmenter les délais de payement des subsides dont les FoSa ont pourtant tant besoin pour leur fonctionnement.

Une fois de plus, Merci à Matthieu pour avoir soulevé ce débat qui, je pense, aboutira à des changements importants dans nos méthodes de vérification, au vu de la richesse des propositions faites par les uns et les autres.

Répondre
Ramanana Rahary Didier
9/17/2016 08:37:16 am

Bonjour,

Nous avons parlé du temps nécessaire pour passer de l'exhaustivité de la vérification quantitative vers des vérifications basées sur des échantillons.

Un année, deux années, trois .......??? Un des éléments à prendre en compte serait je pense "la valeur des montants épargnés par la vérification ramenée au cout de la vérification elle-même".

Quand le montant épargné passe en dessous du cout de la vérification, on peut commencer à réfléchir sur la transition vers l'échantillonnage.

Bien sur, d'autres critères comme la mise en place des mécanismes efficaces de prise de décision et d'application des sanctions doivent être pensés.

Bonne journée

Répondre
Ntakarutimana Léonard
9/19/2016 10:20:31 am

Répondre
Wamba Gaston
9/19/2016 01:14:09 pm

La verification aide le PBF comme dit surtout au debut a se rassurer que tous les resultats declares ont ete atteints, pour eviter les surpaiements. De meme, si elle est communautaire, elle nous aide a mesurer aussi la satisfaction des utilisateurs quand aux soins recus.
La verification (y compris communautaire) a un prix. La verification communautaire se fait sur un echantillon, et a donne des resultats assez satisfaisants; si la verification des quantites peut se faire utilisant un echantillon d'indicateurs pris selon leur importance et leur prix, car avec le temps, il serait illusoir de penser qu'on pourrait tout verifier, le prix a payer en terme de finance et de temps serait eleve.
Il serait aussi judicieux de verifier les indicateurs dits "secondaires" une fois chaque semestre, pour eviter les fraudes.Une sensibilisation des acteurs serait un gage de succes.

Répondre
Innocent JIKINGA
10/1/2016 01:06:47 pm

Bonjour Antony Matthieu, Bonjour à tous,

Nous sommes très d'accord pour la vérification par échantillonnage basé sur les risques car elle permet en même temps l’efficacité et l’efficience. C'est ce que nous ( EUP FASS PO) avec Malteser faisons au Nord-Est de la RDC,

Néanmoins, permettez-nous de revenir à votre là votre questionnement combien si important « Peut-on et doit-on toujours tout vérifier ? ».

Nous disons que dans le PBF, il semble NÉCESSAIRE DE TOUJOURS TOUT VÉRIFIER CHEZ TOUT LE MONDE MAIS SEULEMENT IL NE FAUDRAIT PAS TOUJOUR S TOUT VERIFIER CHEZ TOUT LE MONDE EN MEME TEMPS.

Toutes les prestations retenues pour les achats quelque soit leur valeur d’achat se valent quant aux risques car le projet PBF ne devrait identifier pour l’achat que des prestations prioritaires sur le plan local, national et international. Dès lors, négliger une seule prestation pour ne pas être toujours vérifiée serait negliger l'atteinte de priorité identifiée au départ du projet. En effet, si l’on croit qu’un petit bistouri peut moins tuer une personne qu’une bombe, on se trompe ou si l’on croit qu’ un pays le plus sécurisé ne peut connaitre d’attentat, on se trompe aussi. Dans notre expérience, un renomé hopital qui avait notre propre confiance et celle de tout le monde en matière de la bonne gestion et de qualité de prestation et donc n'avait pas d'emblée besoin de rigueur de notre vérification et pourtant nous a un jour surpris car, par souci de preserver ses intérêts et le renommé de sa performance, avait l'habitude de combler ses faiblesses, ses imperfections par de fabrications frauduleuses et systématiques de données artificielles.
C’est pourquoi, nous pensons qu' il est nécessaire de toujours tout vérifier chez tout le monde mais seulement pas au même moment.

Cependant, si nous trouvons qu'il est nécessaire de toujours tout vérifier chez tout le monde, votre question de « peut-on… » demeure.
A votre question nous répondons que OUI il est possible de toujours tout vérifier. En effet, à cause de limitation de moyen, aucun projet ne vise à résoudre tous les aspects d’un problème identifié. Tous les projets limitent l’ampleur de leur intervention au moyen disponible. Il en est de même pour la vérification, le projet PBF devra limiter l’ampleur de son intervention de manière à être capable de toujours tout vérifier, bien sûr pas chez tous en même temps

Coordialement

Répondre
Noterman Jean-Pierre
10/28/2016 02:15:12 am

Pour pallier à la contrainte du temps à consacrer à la vérification et au délai de remboursement, elle peut être contournée sous la forme de régie d'avance ou de fonds de roulement réapprovisionnés après la phase de vérification.
Au-delà du questionnement sur le degré d'efficience et le coût élevé du processus de vérification, c'est plus d'un point de vue éthique que le système de financement basé sur les performances pose question, réduisant à portion congrue le sens des responsabilités et d’engagement, qualités essentielles pour œuvrer dans des services à vocation sociale, comme la santé et l’éducation.
Ce qui m'inquiète est que la santé se résume de plus en plus à un bien commercial où l'indicateur, à l'image d'une cotation boursière devient l'élément déterminent pour juger des performances de services donnés et à récompenser les prestataires comme des otaries ayant réussi leur numéro.
Dans le système classique d'achat de services combinant un tiers payant et un ticket modérateur, la vérification se focalise sur l'authenticité des déclarations de soins. D'autres mécanismes contribuent à promouvoir la qualité des soins comme le recours aux ordinogrammes, aux instructions écrites, à la supervision si les soins sont administrés par du personnel auxiliaire sous forme de délégation de responsabilité, aux protocoles thérapeutiques, aux audits cliniques, aux stages pratiques... si ces soins sont médicalisés.
Entre le système de FBR et celui de fonds d'achats de service, s'oppose deux paradigmes soit l'un à dimension commerciale et l'autre à dimension sociale. L'un est d'essence nord-américaine, l'autre européenne. La question est de se poser lequel des deux systèmes est le plus juste? Peut-on assimiler un soin à un bien de production et l’agent de santé à un agent de manutention que l’on récompense s’il produit plus ou mieux ? Chacun y trouvera sa raison.

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