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Déclaration des Présidents des Parlements Africains pour l'engagement envers la santé maternelle et infantile: un pas dans la bonne direction?

1/15/2012

1 Commentaire

 
Divine Ikenwilo

Dans ce blog, Divine Ikenwilo commente la récente Déclaration d'engagement par le Parlement Panafricain. Il partage ses doutes sur l'impact de telles déclarations.

On se souviendra de l'année 2011, peut-être, comme l'année dans laquelle la lutte contre la mortalité et la morbidité maternelle et infantile a reçu pour la première fois le soutien des parlementaires africains. Suite à la troisième Conférence des Présidents des Parlements Africains tenue à Johannesburg (17-18 Octobre 2011), les Présidents des chambres de députés et des sénats d'Afrique  ont "unanimement adopté une résolution historique sur la déclaration d'engagement à prioriser le soutien du parlement pour l’augmentation de l'action politique et du budget destiné à la santé maternelle, néonatale et infantile en Afrique". Entre autres choses il est attendu que cet engagement, salué comme le premier du genre menée par les Présidents des parlements en Afrique, améliore le soutient politique à accorder la priorité à  la politique et financement des soins pour les mères et leurs enfants.

Il est peut-être juste de penser que cet engagement était nécessaire face  à la preuve continue de la position du continent (vis-à-vis des autres continents) dans la réalisation des objectifs de santé maternelle et infantile établis sous les Objectifs du Millénaire 4 et 5 . Par exemple, malgré les progrès réalisés au cours des onze dernières années, la mortalité des enfants de moins de cinq ans et les taux de décès maternel en Afrique sub-saharienne sont les plus élevés au monde et toujours au-dessus du taux cible des OMD. Tout effort visant à les réduire (eux et beaucoup d'autres problèmes de santé connexes) prendra un long chemin, non seulement dans la réalisation des cibles des OMD, mais aussi dans l’amélioration de la vie et du bien-être général des peuple de l'Afrique subsaharienne (ASS).

Sur un continent où la majorité du financement des soins de santé provient des sources privées, souvent avec des conséquences catastrophiques particulièrement pour les pauvres et les plus vulnérables, une augmentation de la proportion des dépenses du gouvernement sur la santé pourrait, toutes choses étant égales par ailleurs, laisser espérer l’amélioration de l'accès universel aux soins de santé vitaux comme ceux de la santé maternelle et infantile. L'engagement des présidents des parlements vient également avec des objectifs spécifiques d’augmenter l'allocation des dépenses publiques de santé à divers niveaux (et dans la plupart des cas, en ciblant les 15% convenus à la Déclaration d'Abuja en 2001). Les objectifs  spécifiques par pays signifient aussi que les décideurs, les chercheurs et les autres observateurs pourront suivre le progrès vers les objectifs.

Dans une argumentation en faveur de l’intervention continue du gouvernement dans la production des biens et services, l’économiste John Kenneth Galbraith disait « dans l'évolution des économies, les choses qui pouvaient être produites et vendues à un prix ont été reprises par les producteurs privés. Celles pour lesquelles ce n’étaient pas le cas, mais qui en fin de compte n’étaient pas moins urgentes sont restées à charge de l’Etat." Bien que le secteur privé soit capable de jouer un rôle actif dans la prestation des soins de santé, le rôle du gouvernement ressort consolidé de l’effort contemporain en faveur d’une couverture universelle des services de soins de santé pour répondre aux besoins des plus vulnérables et ainsi améliorer l'équité.

Malgré l'augmentation potentielle des dépenses publiques après la déclaration des présidents des parlements, il existe toutefois de la preuve scientifique que l’augmentation des dépenses publiques de santé ne bénéficie pas nécessairement aux plus pauvres (Castro-Leal et al., 2000). De même, malgré l'abolition des frais d’accès aux services de santé, la protection financière reste non-atteinte, tout comme les paiements directs des usagers demeurent élevés chez les pauvres (Nabyonga-Orem et al. 2011). L'incapacité d'atteindre l'objectif des déclarations de gratuité est largement attribuable à une consultation inadéquate des acteurs, à une précipitation politique et à un manque de préparation adéquate (Meessen et al. 2011). Cela fait maintenant plus de 10 ans que les chefs de gouvernement africains se sont engagés à accroître les dépenses publiques de santé à 15% de leur budget national. Les critiques diraient que la plupart des pays ont difficilement atteint cet objectif de 15% tandis que les parlementaires s'engagent à plus de promesses.

À la lumière de ce qui précède, l'impact de la déclaration des présidents des parlements sur les progrès en cours en matière de la santé maternelle et infantile sur le continent demeure par conséquent douteux. Pour l'instant, c'est juste une déclaration d'intention, et il n'y a rien d’obligatoire dans cet engagement. Il n'y a guère de continuité au niveau des gouvernements et parlements sur le continent, ce qui signifie que les nouveaux gouvernements et parlements changent habituellement tout, toute déclaration, toute politique, toute promesse. Par conséquent, il serait utile de traduire la déclaration des  parlements en exercice (et toute autre déclaration similaire) en lois (si possible) pour qu'elles engagent les gouvernements en exercice et futurs.

En somme, la question qui me reste à l’esprit est de savoir si cette déclaration est motivée par opportunisme politique ou si effectivement, nous devons y voir une source d'espoir pour le continent. Il appartient maintenant aux parlementaires de travailler avec leurs gouvernements respectifs et les ministères concernés (par exemple, de la Santé, des Finances et de la Planification Economique qui en fait planifient pour les services des soins de santé) pour faire la différence, non seulement en matière de santé maternelle et infantile, mais aussi pour la santé de l'ensemble de la population de notre cher continent.

Traduit de l’Anglais par Emmanuel Ngabire, ESP/Kigali


1 Commentaire
Ali Alaoui Belghiti
1/18/2012 01:19:48 pm

Chers tous,

Je pense qu'il ne faut pas compter sur ce genre d'engagement pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et infantile et instaurer l'exemption et ce pour les raisons suivantes:
- le mode de fonctionnement des parlements fait qu'un seul parlementaire a le pouvoir de se faire entendre a travers les questions orales et écrites adressées au gouvernement et aux ministres concernes. Et ces ministres ont l'obligation de réponse. Le parlementaire peut user de ce droit autant de fois qu'il le souhaite jusqu'à un niveau d'influence. Donc un parlementaire unique a du pouvoir, et il n'a pas a attendre de signer un engagement moral panafricain pour agir.
- le deuxième aspect du fonctionnement du parlement est lié au vote de la loi de finance dans laquelle il peut constater et décrier le manque de ressources ou d'engagement du gouvernement pour les OMS 4 et 5, si les parlementaires convaincus de cette cause sont nombreux, ils peuvent changer les choses avant de voter la loi de finance.
- le troisième aspect du fonctionnement du parlement est lié a sa force de proposition de textes ou de débats thématiques pour approfondir une réflexion ou mettre en exergue un sujet.

Toutes ces modalités sont a la portée des parlementaires sans effort ni grande mobilisation. Comment avec tout ce pouvoir nous pouvons dire qu'une déclaration des parlements interpays peut aider la cause de la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Personnellement, je n'ai jamais entendu quelqu'un ou un discours contre cette cause. Ce n'est donc pas de déclaration d' instance ad'hoc qui n'est pas dans l'influence directe de l'action dont on a besoin. De plus ce genre d'instances n'ont même pas de représentation au niveau des organes internationaux de décision. Les parlements ont du pouvoir essentiellement dans leurs pays, pour le reste c 'est de l'échange d'expériences et de la promo. j'espère que dans cette déclaration ils ont convenu de poser au moins une question dans leurs parlements respectifs en faveur des omd 4et 5 bien que je sois sur qu'ils le feront.
En ce qui concerne l'expérience marocaine et bien que le parlement avec ses deux chambres est très actif sur cette question d'omd qu'il appuie bien évidemment, la pression vient plutôt de la société civile qui est plus écoutée et suivie par les médias et qui n'a pas peur des polémiques. C'est pour cela que je pense que la mobilisation de la société civile indépendante, aussi bien au sein d'un seul pays que entre les pays, peut servir mieux la cause des omd 4 et 5. Bien, il ne s'agit pas d' une question de choix mais de valorisation des deux types de mouvements : un dont le pouvoir d'influence est essentiellement national et l'autre qui est aussi bien national qu'international et qui bénéficie de la force de frappe des médias.

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