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Apprentissage de pair à pair en Santé Mondiale : mais où sont les femmes ?

7/4/2016

6 Commentaires

 
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Allison Gamble Kelley
 
Les CoPs HHA lancent un nouveau groupe de travail, ambitieux, pour lutter contre un problème lancinant : trop peu de femmes participent activement à l'apprentissage de pair à pair. Cette réalité est aussi vrai au niveau de nos CoPs et nous devons changer cela.
 
Pour avoir été dans la santé mondiale depuis près de 20 ans, j’ai été amenée à travailler avec de nombreuses collègues feminines, fortes et inspirantes, à tous les niveaux de responsabilités - la santé mondiale en est littéralement pleine. Et pourtant, je me sens de plus en plus frustrés par la "masculinité" ambiante.
 
Il semble que je ne suis pas la seule : de la pétition pour mettre fin aux panels uniquement masculins (bizarrement, un mouvement mené par des hommes) aux nouveaux objectifs de développement durable (qui mettent tous l’accent sur le progrès pour les femmes), à l'initiative de Melinda Gates pour combler le manque de données concernant les femmes, il est largement reconnu que l'égalité des sexes est à la fois souhaitable et fondamentalement nécessaire au progrès. Pourtant, peu de choses changent : nous écoutons toujours les mêmes hommes parler, conférence après conférence ...
 
Tout récemment, je participais à un atelier national dans un pays d'Afrique de l'Ouest, et, lorsqu‘est venu le temps pour le travail de groupe, un scénario familier s’est déroulé. Le groupe devait nommer un président et un rapporteur. Sans aucune discussion ni hésitation, la plus jeune femme (une des très rares femmes participants à l'atelier dans son ensemble) a été informée qu'elle serait le rapporteur. Elle n'a pas protesté. Je vous laisse deviner le profil du président. Sur le reste de l'après-midi, plusieurs hommes loquaces et suprêmement confiants allaient monopoliser la conversation, alors qu'elle tenterait de capturer et distiller (généralement sans succès) des «points clés» pour le rapportage de leur groupe. Le résultat n’aura pas été idéal.
 
Les hommes semblent occuper beaucoup plus de « temps d’antenne » que les femmes sur les forums mondiaux et nationaux de la santé - appelons-ça un « écart de participation ».
 
Les CoPs à la rescousse ?
 
Il y a quelques années je suis devenue relativement désabusée vis-à-vis de la "stratosphère de la santé mondiale" ainsi que du modèle standard de projet de développement. Aussi suis-je devenue partisane de l'approche assez nouvelle (à l’époque) d’apprentissage collaboratif et de réseaux sud-sud. Dans les Communautés de Pratique HHA, que je facilite depuis 2010, l'accent est mis explicitement sur la mise en avant et le partage de l'expertise individuelle (indépendamment de l’affiliation institutionnelle, du rang, ou du genre bien entendu) tout en encourageant une plus jeune génération d'experts africains à travailler différemment. Ces communautés de pratique mettent l'accent sur la communauté et se veulent sans hiérarchie. Elles mettent l'accent sur l'apprentissage continu, en se basant sur des preuves et sur le partage d’expérience pour trouver des solutions opérationnelles aux défis quotidiens des systèmes de santé. Nous avons été libres d'expérimenter et d'évoluer en fonction de l'expérience et des résultats.
 
Et pourtant, même dans ce cadre peu conventionnel, même avec la jeune génération, je continue d'observer cet écart de participation: les hommes dominent également les activités des CoP. À l'exception du rôle de facilitateur CoP (où la parité est plus ou moins respectée), il y a plus d’experts masculins que féminins. Les hommes participent davantage aux projets collaboratifs des CoPs, aux ateliers, à la rédaction d'articles, et apparemment aussi dans les échanges en ligne. J’en suis arrivée à me demander pourquoi la participation des femmes experts est si timide dans nos CoPs ?
 
Fait intéressant, Wikipedia a fait face à un défi similaire en ce qui concerne la participation des femmes. En 2011, seulement 9% des contributions étaient le fait de femmes. En dépit de plusieurs initiatives visant à corriger ce biais, l'organisation n'a pas réussi à atteindre son objectif d'accroître la participation des femmes à 25% en 2015. Un article de la Harvard Business Review sur cette expérience de Wikipedia résume ainsi les enjeux: « La question de l'écart entre les sexes est importante pour plusieurs raisons. Du point de vue du contenu pur, les hommes et les femmes peuvent apporter des intérêts et des préférences différents, de même qu’ils peuvent se concentrer sur des problématiques différentes. Si nous avons un faible pourcentage de femmes qui contribuent, alors beaucoup de questions seront potentiellement biaisés ou obtiendrons moins d'attention que ce qu'elles devraient. » (1)
 
Plus de temps à perdre, rejoignez-nous !
 
Nous pensons que cette analyse est également valable pour nos CoPs, et nous avons l'intention de faire quelque chose à ce sujet. Notre expérience nous amène à croire que l'apprentissage de pair à pair va jouer un rôle de plus en plus important dans la gestion des connaissances pour la santé mondiale, ainsi que dans le développement de la carrière des experts individuels. Ainsi, l'écart entre les sexes que nous observons est problématique, et il est temps d'agir. En juillet, nous allons lancer un groupe de travail, «l'apprentissage de pair à pair en santé mondiale: où sont les femmes?" L'idée est de réunir un petit groupe de membres de la CoP pour documenter et analyser la situation actuelle, et pour essayer d'aller au fond des choses sur ce problème de l'écart de participation... Le groupe sera principalement composé de femmes, mais nous espérons également impliquer plusieurs hommes (éclairés).
 
La participation à ce groupe de travail est ouvert. Si vous êtes intéressé(e), vous trouverez plus d'informations ainsi que le lien pour proposer votre candidature ici. Vous serez également l'un des premiers à découvrir Collectivity, une nouvelle plate-forme collaborative que nous sommes en train de construire. Soyez conscient que ce groupe sera limité à 12 personnes pour des raisons d'efficacité. Alors dépêchez-vous de candidater; nous nous attendons à devoir refuser du monde…
 
Une des tâches de ce groupe de travail sera de développer un sondage en ligne, et nous comptons sur vous pour y répondre. À l'automne, sur la base de notre analyse, nous proposerons des solutions pour commencer à combler l'écart de participation entre les sexes dans nos CoPs. Nous reconnaissons que le problème ne sera pas résolu en quelques mois, mais nous sommes motivés et ambitieux. Qui sait, peut-être en découleront des leçons plus larges pour la collaboration mondiale en santé?
 

​
Note de bas de page : 

(1) “Why do so few women edit Wikipedia,” Nicole Torres, Harvard Business Review, June 2016

6 Commentaires
Matar Camara
7/5/2016 09:38:17 am

Effectivement nous devons travailler pour rendre confiante les femmes. Elles ont toute l'expertise mais nous les hommes essayons sans nous en rendre compte peut être d'occuper tous les espaces. Notre Ministre de la santé qui est une femme a commencé à travailler sur cette question en nommant à des postes de direction des femmes competentes qui ont le profil. A chaque fois qu'un poste qui était occupé par un homme est libéré, elle y met une femme. C'est comme cela qu'aujourd'hui il y'a un équilibre dans les fonctions de directeur. Nous devons dans la vie de la CoP imaginer des mécanismes qui font participer d'avantage les femmes dans les discussions. Nous devons fouetter leur orgueil pour qu'elle soit plus présente dans les plateforme.

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Allison
7/5/2016 12:57:00 pm

Merci Matar pour cette contribution. Une interview de Mme le Ministre pourrait enrichir les réflexions du groupe que nous mettons en place, pourrais-tu nous faciliter cette opportunité?

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Kévine Nkaghere
7/5/2016 08:07:13 pm

L'écart de participation que tu décris ici semble être un fossé qui peut, si rien n'est fait, engloutir le peu de femmes actives. il y a certes encore du chemin à faire pour l'équilibre des deux sexes au niveau des postes de responsabilité dans nos systèmes de santé, mais le changement ou la prise réelle de conscience pour action, ne se feront pas spontanément. Cette réflexion et ce groupe de travail viennent à point nommé et je crois que les stratégies qui en découleront pourront inspirer les décideurs masculins à changer de donne. Au Cameroun par exemple, nous avons seulement 2 femmes Délégués Régionaux de Santé sur 10, et des écarts encore plus graves ailleurs. La question du genre reste encore théorique, et je suis d'avis que des actions correctrices doivent être mises en place, et donc vivement que la réflexion (animée plus par les femmes) démarre.

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HOUNKPE CELESTIN
7/6/2016 04:59:26 pm

Bonsoir
Le theme abordé est très important et ce n'est qu'avec tact qu'on pourra y trouver solution.Je pense à mon humble avis que c'est une question de lobbying. il faudrait qu'on arrive à adopter soit un pourcentage où à identifier des poste réservés à la gente féminine et ceci de façon rotative. ceci évitera de dire qu'il y des poste qui sont réservés rien que pour les femmes. Mais il ne faudrait pas perdre de vue que sociologiquement la femme porte qu'on le veuille ou non des séquelles et les hommes en profitent. Avoir tout un monde sous sa responsabilité n'est pas aussi chose aisée ce qui constitue un frein aux désireuses de s'aventurer. je pense que depuis les banc, un travail doit commencer afin de les mettre au devant de scène pour les habituer à jouer ce rôle
ce serait là ma contribution

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AGBOZOGNIGBE T. Didier
7/8/2016 12:06:32 pm

Cette disparité sera corrigée progressivement. Je suis heureux de constater aujourd'hui que de plus de femmes optent pour des études médicales chez nous. Encore faudrait-il qu'à la fin de leur cursurs,elles acceptent aller servir à l'intérieur du pays.

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AGBOZOGNIGBE T. Didier
8/4/2016 12:22:52 am

Le problème de l'approche genre est certes préoccupant mais je pense
que comme on le dit l'adage " ce n'est pas l'endroit où l'on est tombé qu'il faut regarder mais plutôt là où l'on a trébuché". Autrement dit, il va falloir non seulement sensibilser les femmes à se scolariser mais surtout à opter pour de longues études. Aussi faudrait-il que celles qui sont des cadres s'affirment davantage. Le politique même s'il a la volonté ne pourra pas positionner une femme s'il n'y a pas la demande.

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