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À la rencontre de l’AfHEA

1/24/2017

2 Commentaires

 
Anna Boisgillot

L’association africaine d’économie et de politique de santé, l’AfHEA, rassemble des experts africains en économie et politique de santé autour de grands chantiers tels que celui du financement de la couverture sanitaire universelle en Afrique. En marge de la 4ème conférence de l’association (Rabat, septembre 2016), nous avons rencontré son directeur exécutif, le Dr Chris Atim.

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Commençons par un peu d’histoire. Rappelez-nous dans quel contexte avez-vous fondé l’AfHEA.

La genèse de cette idée provient de deux initiatives aux alentours des années 2000: des échanges entre quelques professionnels africains travaillant sur les questions de financement des soins de santé en Afrique d’une part, et d’autre part, la décision de l’OMS-AFRO (Organisation Mondiale de la Santé, bureau régional Afrique), d’organiser le premier Comité Consultatif Africain d’Économie de la Santé (AHEAC). L’objectif de l’initiative de l’OMS était de conseiller son Directeur Régional sur des questions liées au financement de la santé en Afrique. Les économistes de la santé africains présents à ce comité ont alors saisi l’opportunité offerte par l’OMS de créer une association d’économistes de la santé indépendante de l’OMS-AFRO pour promouvoir l’intérêt des africains et, aider les décideurs politiques à s’approprier les données économiques lors de la prise de décision. Cette idée se concrétise en août 2007 avec une grande enquête conduite auprès des potentiels membres africains. L’enthousiasme fut réel et les réponses unanimes, la création d’une association en économie de la santé s’imposait. Suite à une demande forte nous avons élargi le champ au-delà de l’économie de la santé en incluant les politiques de santé. L’AfHEA a été officiellement enregistrée comme société à but non lucratif le 17 Septembre 2008 et, en mars 2009 une conférence internationale rassemblant 200 participants à Accra, finalisa la mise en place de l’association avec l’appui de plusieurs bailleurs dont la Fondation Bill & Melinda Gates, l’OMS ou encore la Fondation Rockefeller.

Parlez-nous des réussites de l’AfHEA, quel est leur impact sur les systèmes de santé en Afrique ?

La création de notre association entre experts africains et son existence jusqu’ici est déjà en soi un succès ! Nous participons à des sessions aux côtés des organisations qui travaillent dans le secteur de la santé aux niveaux régional et sous régional telles que l’Union Africaine, l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), ou l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Nous sommes à présent reconnus comme représentants légitimes des champs de l’économie, du financement et des politiques de santé en Afrique. A ce titre, en 2010 la Commission des Affaires Sociales de l’Union Africaine nous a convié pour préparer un document d’orientation sur le financement des soins de santé en Afrique dont une analyse des cibles d’Abuja. Notre rapport stipulait notamment que ces cibles ne reflétaient pas l’engagement politique d’un Etat dans le secteur de la santé (indicateur ambigüe dont le niveau peut potentiellement varier du fait de la diminution de la dette de certains pays qui conduisait à une diminution des dépenses publiques totales). La Commission ajouta un nouvel indicateur complémentaire aux cibles d’Abuja, les dépenses de santé per capita.

L’organisation de conférences internationales par l’AfHEA permet aux jeunes chercheurs africains de rencontrer des économistes de la santé séniors, de présenter leurs travaux, de recevoir des critiques, et de proposer des articles pour des revues internationales. Ce renforcement des capacités des jeunes est essentiel. Une inégalité des chances subsiste néanmoins pour les pays francophones. Citons l’exemple de la formation bilingue sur la couverture sanitaire universelle (CSU) mise en place en 2015 par l’AfHEA. Trois autres formations en anglais sur la CSU étaient proposées simultanément par l’OMS, l’USAID, et la Banque Mondiale pour les pays africains anglophones. En revanche, l’AfHEA était la seule organisation à dispenser cette formation en français.

Animer une association scientifique internationale n’est pas un long fleuve tranquille. Quel est le plus grand défi auquel fait face l’AfHEA ?

Nous devons pérenniser notre association. Nous ne disposons pas de base institutionnelle solide et nos sources de financement sont insuffisantes pour assurer un avenir financièrement soutenable à l’AfHEA. La réflexion actuelle porte sur le développement d’autres activités génératrices de revenu pour l’association, mais jusqu’à présent nous n’avons pas encore trouvé de solution viable.

Certains pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria, Ouganda, Sénégal, etc.) ont créé des associations nationales d’économie et de politiques de santé inspirées de l’AfHEA. Elles demandent un appui financier de l’AfHEA auquel nous ne pouvons malheureusement pas répondre. C’est un vrai défi. La question d’un statut de « Fédération de l’AfHEA » est régulièrement soulevée par les associations nationales. Une profonde réflexion s’impose pour appuyer le développement de ces communautés d’experts au sein des pays africains tout en assurant un avenir pérenne à l’AfHEA.

Quelles seront les principales missions qui focaliseront l’attention de l’association dans l’avenir ?

Notre champ d’action concerne la réalisation d’analyses économiques, l’aide à l’appropriation de nos travaux par les décideurs politiques, et le renforcement des capacités des chercheurs africains.

Il existe un fossé en Afrique entre la production de nos analyses et la mise en pratique de nos conclusions par les politiciens. Nous accompagnons ces décideurs dans la prise d’actions concrètes basée sur nos résultats. Mais, avons-nous (au sein de l’AfHEA) le capital suffisant pour mener correctement cette mission ?

Le renforcement des capacités des chercheurs est une de nos priorités. Il y a 2 ans, avec l’appui de la fondation Bill & Melinda Gates, un concours de résumés a été organisé sur la thématique du financement des soins de santé primaires en Afrique. Une centaine de participations a été enregistrée. Notre constat est sans appel, la qualité technique des papiers soumis était inférieure à nos attentes. Ceci est un exemple parmi d’autres, mais cela revient constamment. Je me bats pour offrir aux jeunes chercheurs des opportunités qui puissent les élever au sein des réseaux scientifiques internationaux.

Pensez-vous qu’il existe des synergies entre l’AFHEA et les CoPs?

Jusqu’ici, au-delà des participations réciproques des membres de chaque institution (AfHEA et les CoPs) aux activités organisées par l’une ou l’autre, il n’y a pas eu suffisamment de coordination et de synergie entre nous. Il nous faut des réunions conjointes pour mieux coordonner et discuter des modalités de coopération, et pourquoi pas, même élaborer et signer un document officiel de collaboration ; tout comme nous l’avons fait avec le Réseau Maghrébin d'Economie et des Systèmes de Santé (RESSMA) au Maroc, pour concrétiser les liens et promouvoir les synergies. C’est un beau rêve, et il est grand temps qu’on le réalise !

N’hésitez pas à visiter le site internet de l’AfHEA. Les présentations orales de la dernière conférence à Rabat sont disponibles ici.

2 Commentaires
ABOUBACAR ADAKAL
1/24/2017 05:13:41 pm

Bonsoir. Ceci est effectivement un grand défis. Au delà de cela, je pense qu'il y a lieu aussi d'ouvrir le centre d'intérêt à la diaspora pour qu'elle apporte son concours dans la formation des cadres africains. Il nous un programme fort et perrein. Nos dirigeants doivent s'organiser et orienter leur réflexion vers la foation des jeunes que se faire divertir tous les jours par une democratie qui ne dit pas son nom. Avec un peuple instruit nous pouvons avancer et résoudre nous même nos problèmes. Qu'Alla nous accompagné. Amen

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Ngoné Déguène Samb
1/26/2017 07:31:04 pm

Le rappel historique de la genèse de l'AHEA est très intéressant. Le niveau élevé des dépenses de soins sont beaucoup attribuables aux médicaments et aux examens complémentaires (confirmation des cas, suivi thérapeutique, etc.). Ce serait intéressant de multiplier les études sur ces aspects.

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