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La politique de gratuité des soins au Niger est en péril: les acteurs se mobilisent

5/14/2012

2 Commentaires

 
Du 16 au 20 avril 2012, les Comités de Pratique “Financement basé sur la Performance” et « Accès Financier » se sont retrouvées à Bujumbura autour de la question « Amélioration de l’accès financier aux soins de santé : quels peuvent êtres les apports du financement basé sur la performance ? ». L’atelier étant en grande partie construit autour de l’expérience du Burundi – premier pays à avoir fusionné sa politique de gratuité sélective (enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes) et sa politique de financement basé sur la performance (FBP). L’examen de cette expérience originale a permis aux participants d’identifier des pistes d’amélioration des politiques de gratuité déjà en place dans leur propre pays.

La Dr Hamidou Oum Ramatou Ganda, Directrice de l’Organisation des Soins au Ministère de la Santé Publique du Niger a répondu aux questions de Bruno Meessen.

BM : En 2006, le Niger a mis en place une politique ambitieuse de gratuité des césariennes et des soins pour les enfants de moins de cinq ans. Durant l’atelier, vous avez partagé avec nous les difficultés rencontrées par cette politique. Vous nous avez parlé d’une conférence nationale organisée en mars autour de la politique de gratuité au Niger (la déclaration finale intitulée « La gratuité des soins au Niger est gravement malade, sauvons-la » est accessible ici). Quelles étaient les motivations de cette conférence?

HR : Nous nous sommes rendus compte que le système de la gratuité au Niger engendrait beaucoup de dettes de l’Etat, qui est le tiers-payant. Il n’arrive pas à rembourser ; du reste il n’y aucun système de contrôle de cette gratuité. Il fallait identifier ce que nous avons appelé les goulots d’étranglement et essayer de trouver les solutions pour pérenniser la stratégie de gratuité.

Un premier goulot d’étranglement est le financement. En dehors de la ligne budgétaire qui ne couvrait pas tous les coûts, il n’y  aucune autre source de financement. Un des buts de l’atelier était donc de faire un plaidoyer pour trouver les moyens financiers pour continuer la gratuité. On a aussi mis le doigt sur les problèmes de gestion, que ce soit la surfacturation ou le mode de remboursement des formations sanitaires. Enfin, nous avons aussi discuté le problème de l’approvisionnement en médicaments et consommables. En effet, ce n’est qu’après avoir été remboursées que les formations sanitaires peuvent commander et acheter leurs médicaments. Par manque de remboursement, elles sont au bord de l’asphyxie en matière de trésorerie. Cela génère des ruptures de stocks ou des dettes envers les centrales d’achat privées. Cela affecte l’exécution par les formations sanitaires de leurs paquets d’activités.

Une des particularités de cette conférence était d’être multisectorielle…

En effet, nous avons essayé de réunir toutes les parties prenantes, depuis les bénéficiaires de soins jusqu’aux cadres de la santé, en passant par les élus locaux, la société civile, les ONG, les partenaires techniques et financiers, tous les autres ministères qui participent de loin ou de près à la « gratuité » : les ministères éducation, de la fonction publique… Nous étions 178 participants, réunis ensemble pour mettre le doigt sur les problèmes et ébaucher les solutions.

Quels ont été les développements depuis la conférence ?

Nous sommes en train d’étudier le dossier le plus urgent : celui du remboursement des arriérés que l’Etat a auprès des structures de santé.

Par ailleurs, toutes les recommandations sorties de la conférence sont en train d’être converties en une feuille de route avec des échéances et des niveaux de responsabilité identifiés. Elle est suivie de près par un comité qui a été établi par un arrêté ministériel. Ce comité doit s’assurer que toutes les recommandations soient mises en œuvre. Ce comité est dirigé par le secrétaire général adjoint du Ministère de la Santé Publique, qui doit rendre compte au moins une fois par mois au Ministre, qui doit aussi rendre compte au Premier Ministre. Nous avons un engagement politique assez fort.

Après cet atelier à Bujumbura, auriez-vous des recommandations à formuler en plus que celles déjà émises lors de la Conférence Nationale ? 

Je pense que l’on peut déjà essayer d’appliquer le système de vérification et de validation des factures, tel qu’il existe dans le système du FBP, à notre système de gratuité. Cela se peut se faire sans attendre que le FBP se mette en place à l’échelle du pays. Pour le FBP, nous sommes en effet encore en phase d’étude. On peut déjà appliquer ce système de vérification, pour améliorer la gratuité, ne payer que les coûts réels et assainir le système. A mes yeux, c’est la principale leçon.
2 Commentaires
Delmond
5/16/2012 07:36:11 am

J’encourage vivement le Niger dans cette réflexion d’intégrer les avantages du FBR dans le système de la gratuité des soins. C’est vrai que la vérification permet de s’assurer de l’exactitude des informations sanitaires. Néanmoins, il est difficile de le réaliser correctement sans certaines précautions. Il faut éviter des conflits d’intérêts à par la séparation des fonctions, renforcer la régulation pour s’assurer du succès de la démarche et garantir aux structures sanitaires une autonomie de gestion qui leur permet à mieux répondre efficacement à leurs besoins, aux besoins des clients et aux objectifs du pays. Tout se lie si on veut avoir les meilleurs résultats.

Le PBF peut permettre dans ce contexte de réduire les couts des soins, d’en améliorer la qualité offerte et perçue, d’augmenter la motivation du personnel en plus de la qualité des données. Pour le réaliser, on n’a pas forcement besoin de la mise à l’échelle du FBR au niveau de tout le pays. Son intégration peut se faire par étapes, suivant les spécificités du pays. Le tout est de savoir ce qu’on veut exactement, le contexte et les moyens disponibles et réaliser un montage qui y répond comme on l’a vu au Burundi en ayant à l’esprit les meilleures pratiques dans tout le cheminement. Le remboursement des arriérés de l’Etat auprès des structures de santé peut constituer une opportunité pour réaliser les aménagements internes en vue d’appliquer le PBF.

Merci.

Delmond

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Ali Kakalé Rabé
12/26/2013 04:24:55 am

J'encourage moi aussi le Niger dans cette perspective d'intégration du système du financement basé sur les résultats à la politique de gratuité de soins. cette initiative rendra, à mon sens, plus performant le système sanitaire de ce pays. Elle va motiver ou même obligé les agents de santé à adopter une attitude plus proche des besoins de la population. Il s'agit donc de la délivrance de soins de santé à temps et sans distinction entre les malades ou leurs provenances. L'exigence de résultats est le moyen le plus efficace pour réaliser ce changement susceptible d'apporter une grande reforme dans le secteur sanitaire en faveur des usagers. L' espoir fonder sur le FBR nous a d'ailleurs conduit à choisir notre sujet de recherche pour le master 2 en anthropologie de la santé sur la mise en place de l'expérience pilote de cette politique au centre de santé de Birni Gaoré, région de Dosso

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